
"Au début des années 90, nous étions au stade du financement de l’innovation (les VC et les Business Angels ont bien joué leur rôle). Aujourd’hui en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, des milliers de sociétés fabriquent des panneaux photovoltaïques (est-il utile de rappeler que les premiers fabricants au monde sont les chinois ?), des voitures électriques et tout ce que cela comporte comme technologies.
Est-ce à l'Etat ou aux grandes entreprises d'être leader dans cette mobilisation?
L'investissement de ces grands groupes se fera si la comparaison entre les anciennes technologiques et les nouvelles tourne à l'avantage de ces dernières. c'est là que l'Etat peut et doit intervenir.
Cela serait une erreur de demander encore à l'Etat de créer un avantage comparatif artificiel en aidant financièrement "comme au XXéme siècle" ces entreprises, dans une logique colbertiste totalement dépassée.
Il faut au contraire inventer de nouveaux mécanismes innovants qui permettent, sans endettement supplémentaire, un système qui crée la suprématie des énergies renouvelables. La répartition des rôles peut être alors posée de manière claire: c'est effectivement aux entreprises (et aux particuliers) qu'il revient de financer ces nouvelles filières énergétiques. Et l'Etat doit les aider en construisant des mécanismes incitatifs qui renforcent la pertinence à y investir.
Outre des facilités réglementaires et procédurales, il faut imaginer un nouveau système de contributions, qui n'alourdit pas la fiscalité, ne détruit pas ce qui existe et qui, surtout, créé un cercle vertueux accroissant l'attraction pour ces technologies. C'est le principe des contributions incitatives.
On peut donc parfaitement imaginer une contribution incitative énergétique. Comment peut-elle fonctionner?
La principale objection à cette proposition sera sans doute de dire qu'il faut faire confiance au marché pour permettre le développement de cette économie verte. Mais si nous attendons que ces technologies soient rentables, nos grands groupes auront pris énormément de retard par rapport à d'autres pays qui ont une politique volontariste affirmée (Chine, Espagne, etc...) et nous aurons loupé le coche de cette nouvelle économie verte.