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Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

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Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
5 mars 2010 5 05 /03 /mars /2010 09:08

croissance-verte.jpg

 
Le centre d'analyse stratégique (l'organisme qui a remplacé en 2006 le commissariat au plan) vient de publier une intéressante note  sur l'impact sur l'emploi et les métiers de la croissance verte.

Quelques remarques sur cette note. La description du phénomène de croissance verte et de son éventuelle émergence pose visiblement des problèmes aux rédacteurs du texte.

En effet, l'économie verte est considérée avec méfiance : elle peut apporter un supplément de richesse et des gains de productivité. Elle peut aussi entraîner des coûts supplémentaires ayant des incidences sur la compétitivité des entreprises et sur les revenus. Le principal problème provient du coût de ces installations "vertes" avec des rendements moindre par rapport aux technologies classiques.

Aussi, dans cette note, ses rédacteurs imaginent quelques hypothèses où le scénario d'une croissance ralentie comme celui d'une croissance durable dépendent de processus systémiques subies, dépendant largement du "desserrement des contraintes du crédit" comme de la "diffusion des comportements écoresponsables". On voit mal où se situe le volontarisme politique dans ces scénarios,  à l'exception de la réalisation des objectifs du Grenelle.

Tout le problème se situe, à mon sens, dans la vision d'une "économie verte" réduite à quelques niches (le photovoltaïque, l'éolien, etc...) réclamant des investissements importants qu'il faudra aller chercher encore dans l'endettement.

Cette vision me semble fausse pour plusieurs raisons :
-l'économie "traditionnelle", celle que nous vivons depuis des décennies, est devenue une économie sans croissance. Elle n'est donc pas efficace elle-même. Les pays européennes et les Etats-Unis sont déjà en décroissance depuis quelques décennies, décroissance masquée par des bulles (informatique ou immobilière) qui gonflent artificiellement l'obsolète indicateur PIB. Décroissance qu'illustre de manière magistrale l'émergence définitive de pays asiatiques, sud-américains ou du golfe Persique qui commencent à racheter nos entreprises  et financent nos dettes.

-le principal problème du système économique mis en place pendant les Trente Glorieuses et que nous tentons de faire perdurer est celui de ses coûts cachés :
-Principe de précaution s'élargissant à toutes les sphères de la société et multipliant les dépenses comme on l'a vu récemment pour la grippe A.
-Economie construite sur des ressources fossiles de plus en plus rares et donc de plus en plus chers.
-Logique politique libérale ayant pour conséquence de dé-saisir le pouvoir politique de ses prérogatives alors que les mutations nécessaires réclament des actions volontaristes. 
-croissance artificiellement maintenue par le recours à l'endettement (des Etats, des entreprises et des ménages). Ce recours s'appuie sur la représentation commune d'une "crise" qui dure depuis 35 ans (1975 et la fin des Trente Glorieuses) mais qui devrait s'arrêter un jour. On reporte donc le problème sur les générations futures qui régleront le problème "quand la croissance reviendra".

Finalement, le concept de "croissance verte" se révèle inapproprié si il ne s'agit que d'une nouvelle niche, d'une nouvelle bulle, une aubaine transitoire de plus. Si, par contre, il s'agit de construire un autre type d'économie, plus durable, alors nous pouvons l'envisager.
Encore faut-il définir ce que nous entendons par économie durable. Ce sera l'objet d'un prochain article. 
 
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