Olivier Danielo publie sur son site Objectif Terre des hommes un article donnant la parole à la géographie Sylvie Brunel :
«Tout se passe comme si la planète était plus importante que l’humanité», par Sylvie Brunel
Les propos de Sylvie Brunel méritent attention. Je suis globalement d'accord quand elle dénonce une écologie qui dénigre l'humanité au profit d'une nature fantasmée comme sauvage, ce qu'elle n'est plus depuis longtemps. Je suis d'accord quant elle dénonce le fantasme malthusien de la dégradation des ressources alimentaires depuis 50 ans.
Mais par contre, je ne suis pas d'accord quand elle écrit :
"Et si le développement durable n'était qu'un cheval de Troie des pays du Nord pour dominer ceux du Sud, et remodeler les grandes zones d'influence des pays riches ?
Cette phrase qui reprend la théorie du complot (qui fait cela et pourquoi?) me semble excessive. Si il est vrai que les habitants du Nord ont peur de perdre leur confort, je ne pense pas que cette peur soit instrumentalisée au profit de la domination du Nord. C'est faire la part belle à une vision manichéenne et passéiste de l'exploitation du nord par le sud qui ne veut plus rien dire dans un siècle où les puissances émergentes sont issues du Sud !
Globalement, je suis contre l'opposition simpliste entre développement et développement durable. J'ai l'impression que Sylvie Brunel défend son fond de commerce intellectuel depuis 30 ans : le concept de développement. Or, le développement ne sert à rien si il n'est pas pérenne, si il ne s'appuie pas sur une économie décarbonée et construite sur le renouvelable et le recyclable.
L'opposition manichéenne entre une vision du XXéme siècle du développement pour "l'Humanité" et une vision écolo-passéiste du même siècle doit absolument être dépassée. Il faut défendre le concept de développement et défendre en même temps le processus d'économie positive du XXIéme siècle qui doit être durable. Cette conception que tu défend Olivier, comme moi, dans nos sites respectifs.