Dans un récent article, l'économiste RÉMY PRUD'HOMME défend la thèse suivante:
les réseaux de transports sont assez importants en France, cessons de les développer dans le contexte financier actuel, et intéressons-nous plutôt à la manière dont nous les utilisons.
Je partage cette analyse et je voudrais développer ici une idée complémentaire:
les réseaux ferrés appartiennent au passé.
Tout personne censé, ayant des convictions environnementales, pense que les chemins de fer, les métros représentent l'avenir.
Après avoir pensé pareillement pendant des années, après avoir longuement réfléchi à la question, je pense maintenant rigoureusement le contraire :
-les réseaux ferrés coûtent très chers à installer
-l'infrastructure est énorme par rapport au débit de voyageurs
-l'infrastructure est statique et ne peut donc pas évoluer en fonction de l'évolution urbaine
-un réseau ferré suppose des stations fixes (gare), des arrêts quasi-obligatoires, c'est tout le contraire des besoins de mobilités des citadins du XXIéme siècle
-les réseaux ferrés sont aujourd'hui utilisés essentiellement par des clientèles captives qui n'ont pas les moyens d'utiliser des véhicules individuelles.
La seule exception que je fais à mon argumentation concerne le TGV, celui-ci permet des déplacements rapides de métropoles à métropoles, sans passer par l'avion, gros émetteur de carbone et dépendant du pétrole. Le TGV me semble préférable.
c'est le seul intérêt aujourd'hui des infrastructures lourdes que représente les rails et les voies du TGV, assurer une vitesse rapide aux déplacements.
Pour les déplacements lents, de proximités, il faut des moyens de transports collectifs plus souples, autolib', bus et taxis collectifs, alimentés par des systèmes de propulsion électriques : les moyens que je décris sur ce blog.
Cependant, il ne faudrait pas que le lecteur rattache ma réflexion sur cette question à deux courants de pensée:
-la pensée "libérale" (au sens français du mot) qui estime que l'Etat gaspille l'argent et que la SNCF doit être découpée en tranche de marchés. Nous avons besoin de services publiques forts, mais innovants. Mais les modalités des politiques publiques doivent être revus. Nous avons particulièrement besoin de politiques fiscales novatrices. C'est l'axe central de ma réflexion sur ce blog.
-les prises de position militantes anti-TGV. Elles ont toujours été plus fortes que les mobilisations anti-autoroute. Ma position n'est pas celle d'un anti-TGV mais celle d'une personne réfléchissant sur l'évolution des mobilités. Et à ce titre, j'estime que le rail n'est pas forcément l'outil le plus approprié.
Pour en savoir plus, et participez au débat, lire les articles suivants:
Pourquoi le rail n'est pas la solution à nos problèmes de déplacements?