Une nouvelle aujourd'hui : à cause de la crise, l'Europe n'ira pas loin pour le climat. Coup de frein général sur les mesures climatiques.
La crise que traverse la zone Euro fait craindre aux pays membres une concurrence accrue des pays non contraints à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Car réduire les émissions représente un budget conséquent pour adapter les industries: la Commission européenne a chiffré le coût de l’adaptation à une somme comprise entre 48 et 70 milliards d’euros . Les déclarations se multiplient : par exemple «il est impossible pour le secteur manufacturier de réaliser une réduction de 30% (des émissions de gaz à effet de serre) en 2020 sans réduction de ses activités et sans supprimer de très nombreux emplois» (association européenne de la sidérurgie).
Ce qui est désolant dans cette logique, c'est qu'elle consiste à voir la complexité de nos sociétés en ne prenant que deux aspects : le taux de croissance et un problème environnemental parmi d'autres : le changement climatique, fortement contesté par ailleurs.
Revenons sur le coeur de la démonstration de nos merveilleux économistes : le changement, cela coûte cher !
D'abord, cela est toujours vrai : les mutations ont un coût élevé, mais il s'agit d'une évolution vitale, car la stagnation est mortel si on n'a pas su s'adapter à temps.
Ensuite, il est parfaitement absurde de dépenser 48 milliards d'euros uniquement pour un problème climatique controversé, dont les gens ne vivent pas la traduction directe sur leur quotidien (pour l'instant!). Il serait préférable d'utiliser cet argent AUSSI et SURTOUT pour des réformes radicales qui nous préparent à une évolution inquiétante de notre monde : la concurrence pour l'accès aux ressources. Sortir du pétrole, passer au renouvelable et au recyclable permet de lutter contre ces risques et ACCESSOIREMENT de lutter contre le changement climatique.
Dans cette perspective, il ne s'agit plus d'un coût pour chacun d'entre nous et pour la Nation, mais d'un investissement pour l'avenir.
Sortons de l'obsession climatique qui focalise et monopolise le débat environnemental, et concentre les tirs des "anti-écolo". Parlons plutôt de l'ensemble des problèmes rencontrés et des solutions que l'on peut envisager pour s'en sortir.
"L’investissement de fonds de relance dans des secteurs comme les technologies économes en énergie,
les énergies renouvelables, les transports publics, l’agriculture raisonnée, le tourisme respectueux de
l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles, y compris les écosystèmes et la biodiversité, reflète
la conviction qu’une économie verte peut créer de nouvelles industries dynamiques, des emplois de qualité, une
croissance des revenus tout en atténuant les changements climatiques, s’y adaptant et arrêtant la perte de biodiversité.
Ces investissements devraient être revus à la hausse dans tous les pays et être soutenus par des instruments politiques
nationaux et internationaux et des mesures d’incitation."