Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Twitter : @Rcoutouly

Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

Vidéos

 
Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
20 avril 2010 2 20 /04 /avril /2010 06:50

eolien.jpg

 

Suite de ma réponse à Gilbert Fernandes, à propos de l'éolien.


"je vous renvoie sur le site de Mr Jancovici qui justement à fait quelques calculs que je trouve très parlants

 http://www.manicore.com/documentation/voit_elect.html
Il a d'ailleurs mis sa page à jour il y a moins de 6 mois.
En résumé : pour faire rouler tout le parc automobile français (50 Millions de tonnes de pétrole consommées chaque année) à l'électricité éolienne : "Si on entend produire cette électricité avec des éoliennes, il faut installer environ 100 GW de puissance (sur la base de 2000 heures annuelles de production à pleine puissance par an), pour un coût d'environ 130 milliards d'euros (en 2009)". Soit en gros 20.000 éoliennes géantes de 100 m de haut et de 5 MW de puissance. Soit en gros 20.000 km2 de surface
occupée au sol (avec 1 éolienne tous les km dans toutes les directions), soit 4 départements francais couvert 'à mort' d'éoliennes. De plus, il reste le problème des jours sans vent (anticyclone froid l'hiver ou hautes pressions l'été) qui couvrent toute la France et ne font tourner aucune éolienne sur tout le pays. "


Pourquoi voulez-vous absolument comme notre JM Jancovici national  vouloir absolument que l'éolien fasse tout?!! 

Je pense qu'aujourd'hui, toute personne censé qui s'intéresse à la question, croit plutôt la notion de mix énergétique, qui évoluera probablement vers le développement des énergies renouvelables. Quant aux chiffres de Manicore, je vous renvoie à ceux d'Olivier Danielo, tout aussi convaincants !! ... pour démontrer la viabilité de l'éolien

www.electron-economy.org/article-36475104.html


"Je connais bien le principe des barrages STEP, il y en une dizaine en France, qui représentent une toute petite production de notre électricité, mais il est difficile d'augmenter leur nombre, sauf à noyer des vallées entières dans les montages et demander aux habitants de déménager, comme les chinois l'ont fait aux 3 gorges (ce qui représente un coût élevé environnemental et sociétal )."


Votre vision du principe du pompage turbinage est inexacte car elle s'appuie sur des représentations fausses. Les barrages STEP en France utilise le pompage turbinage comme un moyen de régulation de la production électrique et non comme un moyen de stockage.

Quand on raisonne en production électrique d'un barrage, on s'appuie sur un stockage sur des mois voir une année (ainsi le lac de barrage de Serre-Ponçon se remplit avec la fonte des glaces et se vide ensuite progressivement sur une année entière). Or le stockage pour le pompage-turbinage est utilisé pour quelques jours uniquement. Le système alterne phases de remplissage et de vidage plusieurs dizaines de fois dans une année, voir de manière quasi-quotidienne. La capacité de stockage n'est donc pas comparable. Il ne s'agit donc pas de créer de nouveaux grands barrages dont on connaît les conséquences  écologiques désastreuses mais de rajouter un petit réservoir en amont et/ou en aval de plans d'eau existants, voir le long des eaux courantes (le long d'un canal par exemple). Les conséquences environnementales n'ont donc rien à voir.

 

pompe.jpg


Concernant la capacité de l'éolien en France, je vous renvoie vers cette page mise à jour il y a quelques mois :
http://www.manicore.com/documentation/eolien.html. Peut être n'êtes vous pas très familier des chiffres, mais personnellement je préfère baser mes réflexions politiques sur des données matérielles réalistes plutôt que de rêver à des solutions sans savoir si elles sont réalistes.

Je ne suis pas aussi sûr que les données matérielles de Manicore soient réalistes. Il suffit de voir que les Espagnols et les Chinois, nations totalement "irréalistes" et "rêveuses" comme nous le savons tous, sont en train de développer l'éolien à toute vitesse, contrairement à nous, qui avons les pieds sur terre, ce qui explique que nous ne faisons pas grand chose !!

Etre familier des chiffres (je connais ceux de Jancovici depuis quatre ans) ne veut pas dire les suivre aveuglément mais les utiliser de manière critique.

 

Sur l'éolien, je recommande vivement la lecture d'Olivier Danielo:

www.electron-economy.org/article-36475104.html

Mais aussi mes articles :

Comment il faut développer le petit éolien?

Pourquoi il faut développer le petit éolien? Sept bonnes raisons de le faire....

Comment stocker les énergies renouvelables?

Partager cet article
Repost0
6 mars 2010 6 06 /03 /mars /2010 21:48
pompe1.jpg

 

Les principaux détracteurs des énergies renouvelables ont un argument fort qui semble imparable. Ces énergies dépendent du climat, les productions éoliennes et solaires ne sont donc pas continues.

Ainsi, le nombre d'heures d'ensoleillement varie de  1700 à 2700  par an en France, sur un total d'un peu plus de 8000 heures 3. Pour le vent, la disponibilité varie : si certains 1parlent de 2000 heures mobilisables dans les régions ventées, on sait aussi 2  que le nombre de jours où le vent est supérieur à 60km/h varie de 20 à 160 jours par an.  


Les besoins  électriques sont constants avec des pointes (l'hiver, le soir) qui ne correspondent pas aux points de production.  Or, l'électricité doit être utilisée immédiatement puisqu'elle ne se stocke pas.


Arrêtons-là le raisonnement, car, c'est, en effet, dans cette dernière phrase que se situe la faille du raisonnement des anti-énergies renouvelables  (anti qui ne se présentent jamais comme cela, mais plutôt  sous la forme de "c'est bien sympathique mais peu réalistes".)


En effet, nous pouvons stocker l'électricité et cela de trois façons différentes:


pomppe2.jpg

-1-Le pompage turbinage: deux réservoirs de stockage d'eau, avec un fort dénivelé entre les deux, une turbine qui fait office  de pompe pour monter l'eau dans le réservoir supérieur dans les périodes de trop-plein de production électrique. Cette turbine alimentant un alternateur dans les moments où les besoins électriques excèdent l'offre. La multiplication de ce système dans des configurations et dans des tailles variés, offre aussi la possibilité de réguler le système de distribution électrique.

Actuellement, nous avons un système très centralisé de production avec une faible régulation. A l'avenir, nous aurons des réseaux de distribution très décentralisés, récupérant l'énergie électrique excédentaire dans certaines zones pour en alimenter d'autres déficitaires. Dans ces nouveaux réseaux, les systèmes de pompage turbinage seront une pièce maîtresse dans la régulation de l'offre électrique.

Ces systèmes auront des formes différentes : il pourra s'agir de relier un  réservoir annexe à un lac ou à un étang, mais aussi à un canal. Il pourra aussi s'agir d'un réservoir situé au-dessus du niveau de la mer. Mais à une autre échelle, on peut imaginer d'utiliser les bassins de rétention d'eau, de les relier entre eux, ou d'en créer de nouveaux pour permettre la mise en place de nouveaux systèmes de pompage-turbinage. On peut envisager des turbines de grande taille, comparable à celle d'un barrage hydroélectrique, ou de petites turbines utilisés par des particuliers.


-2-La multiplication des véhicules fonctionnant avec des moteurs électriques alimentés par batterie va permettre la multiplication des possibilités de stockage. Dès qu'un véhicule va être en position de recharge, par exemple la nuit, les réseaux vont optimiser la recharge en fonction des besoins. Par exemple, la recharge ne se fera pas en début de nuit, quand la consommation électrique domestique est à son maximum mais plutôt entre minuit et six heures du matin. Ponctuellement, cette énergie chargée en batterie pourra être "rendu" si nécessaire.


pomppe3.jpg

-3-Troisième possibilité de stockage: l'utilisation des piles à combustibles et des réservoirs de stockage. On sait que l'hydrogène pose des difficultés de stockage, c'est d'ailleurs le principal frein au développement des voitures fonctionnant à l'hydrogène. Par contre, un réservoir à hydrogène enterré et correctement protégé est fiable. Dès lors, on peut imaginer ces réservoirs reliés à une pile à combustible. En période de production électrique excédentaire, l'électricité est converti en hydrogène. En période de déficit électrique, l'hydrogène alimente la pile à combustible qui la transforme en courant. 


On le voit, les problèmes techniques posés par les énergies renouvelables sont faciles à résoudre. Dès lors, ces nouveaux moyens de stockage sont aussi des moyens supplémentaires de productions qui doivent être eux aussi développés grâce aux contributions incitatives.

Partager cet article
Repost0
26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 04:24
petit-eolien.jpg

Quelle démarche pour permettre le développement du petit éolien en France?

Suite à l'article précédent sur le petit éolien, il apparaît clairement que le marché ne suffira pas à le développer.Pour permettre le développement du petit éolien, il faut une politique volontariste. Elle pourrait se décliner en trois points.
 

-Faire cesser les prix gonflés artificiellement du photovoltaïque. Le retour à la vérité sur les coût des différentes énergies renouvelables doit favoriser le développement de l'éolien. Les tarifs artificiels du solaire ont un coût important pour le consommateur, coût qui va augmenter au fur et à mesure que le photovoltaïque se développe. La fin de cet avantage ne doit pas briser le développement du photovoltaïque, c'est pourquoi celui-ci doit continuer à être soutenu par le même système de contribution incitative que nous proposons pour l'éolien.

 

-Si la production éolienne doit se voir appliquer des tarifs similaires aux autres modes de production électrique, il faut la favoriser par l'instauration d'une contribution incitative. De quoi s'agit-il?  Les tarifs de l'électricité produite de manière non renouvelable (nucléaire et autre) se voit augmentés d'une contribution de quelques centimes du kilowatt. Ce faible différentiel permet à l'économie traditionnelle de production électrique de continuer. Par contre, ce différentiel doit augmenter, cette augmentation est prévue et connue. De cette façon, ces modes de production sont condamnés à terme, et cela évite aux décideurs d'y investir (dans de nouvelles centrales nucléaires ou à charbon).

L'ensemble des sommes récoltées sert à subventionner ceux qui décident d'investir dans ces sources renouvelables (petit éolien, photovoltaïque). On peut imaginer que chaque catégorie d'acteurs récupèrent les contributions lui correspondant : les particuliers pour subventionner les particuliers, les entreprises pour les investissements des entreprises dans ce secteur.

 

-Il est indispensable de prévoir des facilités pour l'installation de ces éoliennes, sous la forme de  démarches simplifiés auprès des mairies (une simple déclaration de travaux). Il faut que les raisons de refuser ces travaux soient très limités (zone classée par exemple).

Enfin, si certains doutent de l'intérêt de développer le petit éolien: il faut qu'il sache qu'ils sont minoritaires : 

80% des personnes ayant moins de 35 ans sont favorables au développement du micro-éolien en ville

 

 

Partager cet article
Repost0
21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 21:48

ciotat.jpg


Quand nous pensons éoliens, nous pensons naturellement l'éolien de grande taille, en général à axe horizontal, développant une capacité de production de 1MW à 5 MW (voir plus) et permettant de fournir de l'électricité à plusieurs centaines ou milliers de foyers.


Or, à côté de ces grosses machines, il existe des machines beaucoup plus petites, fournissant de l'énergie pour quelques foyers. Parmi ces machines, ceux sont les machines à axes verticales qui offrent le plus de possibilités. Elles ont l'avantage d'être pratiquement silencieuses, et de produire de l'électricité de manière plus régulière que leurs soeurs à axe horizontales.


voici sept bonnes raisons de favoriser leur développement:


 

-1- Silencieuses, elles peuvent s'implanter en milieu urbain, sur n'importe quel bâtiment, sur le toit. Par exemple, sur le toit d'une usine ou sur le toit d'une maison ou d'un immeuble.  Esthétiquement, elles  représentent une pollution visuelle moins importante que celle d'un câble électrique ou téléphonique. En terme de nuisance sonore, le niveau de décibel produit n'est pas supérieure à celles du vent qui engendre son fonctionnement. On peut donc parfaitement imaginer une multiplication de ces éoliennes qui individuellement produisent peu d'électricité mais collectivement peuvent fournir une part importante des besoins.


-2- Un des gros problèmes posés par les petites éoliennes à axe horizontale est la nécessité de disposer d'antennes de 15, 20 mètres, (et bien davantage pour les grandes éoliennes). Cette hauteur est nécessaire pour échapper aux turbulences et chercher des vents réguliers. Les éoliennes à axes verticales sont adaptées à ces irrégularités de vent. Elles peuvent être simplement  posées sur un toit ou même dans un jardin. Il y a donc des économies à faire d'argent et ... de carbone! (pas de mât et de fondations en béton de grande ampleur). Ces implantations peuvent être faites sur pratiquement tous les bâtiments, contrairement aux panneaux solaires qui réclament des conditions d'exposition précises, sans bâtiments écrans pour gêner la productivité de ces panneaux.

Utiliser les toits pour installer ces éoliennes économise la mise en hauteur. Techniquement le mât court de l'éolienne est posé dans les combles de la maison et renforcé par un haubanage invisible situé dans le grenier.  On peut aussi installer ces éoliennes sous la forme de mât installé à terre, mât renforcé par des haubans courts  rattachés aux maisons et immeubles proches. On peut aussi imaginer d'utiliser les nombreux poteaux existants (poteaux d'éclairage par exemple), sur lesquels nous pourrions rajouter des petites éoliennes verticales. Dans tous les cas, le coût d'installation de la structure est donc beaucoup plus faible que pour installer une éolienne à axe horizontale.


-3- La comparaison du coût du kilowatt produit par une éolienne de ce type et d'une installation photovoltaïque est aussi significative. Le développement de cette électricité d'origine solaire est, en effet, artificiellement favorisé par des prix de rachat excessifs, garanti sur vingt ans, que le consommateur va devoir payer. Si on compare le prix de revient réel, l'éolien est nettement plus intéressant. Cependant, il ne semble pas judicieux d'exiger des tarifs artificiels pour le petit éolien.


-4- La mise en place chez les particuliers et les entreprises de ce type d'éolienne, sera, comme pour le photovoltaïque, le moyen de développer une appropriation par la société des énergies renouvelables. Cette massification accompagnera la généralisation des compteurs intelligents et des onduleurs dans tous les foyers et les entreprises. C'est un préalable à la mise en place d'une green économy.


-5- La généralisation de ces petites éoliennes aidera les français à changer le point de vue sur les éoliennes dont ils ont une mauvaise image. Si le propriétaire d'un pavillon de banlieue peut être opposé à l'installation d'une éolienne géante qui va barrer l'horizon et changer le paysage qu'il a devant sa terrasse, sa position sera, sans doute, différente si il investit, pour un coût modique, dans une éolienne, qui réduira sa facture électrique et qui lui rapportera un peu d'argent.


-6- Installées en milieu urbain, des colonnes portant des éoliennes à axe verticale, judicieusement placé pourront profiter de ce que les marins appellent l'effet venturi. en effet, un vent connaissant un effet d'entonnoir entre deux reliefs à tendance à accélerer. Si on place ces éoliennes à ces endroits, entre deux immeubles par exemple situés perpendiculairement aux vents dominants, on aura une production électrique supérieure à celle de la même éolienne installée dans un champ sans obstacle.


-7- Ces petites éoliennes ont un coût en infrastructure qui est faible. Par contre, elles vont réclamer une main d'oeuvre importante pour les installer. Le développement du petit éolien aura donc un effet positif sur l'emploi.


Partager cet article
Repost0
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 07:46
electricite-verte.jpg
Jacques Percebois, professeur d'économie de l'énergie à l'Université de Montpellier, dans
une tribune sur le site de l'expansion défend l'idée que l'électricité renouvelable est un luxe coûteux. Extraits:

Qui supporte la différence ? EDF ?

Non, c'est le consommateur, par le biais de la contribution au service public de l'électricité (CSPE). Cette contribution recouvre à la fois le tarif social de l'électricité, la péréquation spatiale entre les zones urbaines et rurales et donc le surcoût lié à la production d'énergie éolienne et solaire. Cela représente environ 4,5 euros par mégawattheure sur la facture EDF.

Donc si la production d'énergie à partir de panneaux solaires ou d'éolienne explose, la facture des consommateurs va augmenter ?

Oui, l'énergie verte est un luxe. Sa production a un coût élevé que supporte au final le consommateur. C'est d'autant plus un luxe que la France n'a pas besoin d'énergie solaire, qui ne fonctionne que l'été, ou éolienne, mais de nouvelles centrales à gaz ou à charbon qui permettraient de supporter les pics de consommation pendant les périodes de grand froid comme nous en connaissons actuellement.

Cette politique de tarifs préférentiels est-elle efficace?

La production des éoliennes a bondi été multipliée par 20 en 6 ans, représentant aujourd'hui 4.000 mégawattheures, soit l'équivalent de production d'une centrale nucléaire. C'est beaucoup moins sensible pour le photovoltaïque qui ne représente que 1.000 mégawattheures.

La France va-t-elle atteindre l'objectif de 20% d'énergies renouvelables d'ici à 2020 ?

Cela ma paraît difficile. Les énergies renouvelables représentent aujourd'hui environ 13% de la production électrique française, dont 12% issus des centrales hydrauliques. Or il n'est plus possible de développer le parc hydraulique car il n'y a plus de sites pour construire des barrages. La production d'énergie solaire est trop aléatoire selon les saisons, et trop coûteuse. Quand aux éoliennes, leur implantation dans le paysage suscite de plus en plus d'oppositions. La solution sera de créer des sites d'éoliennes offshore, en mer. Mais la route est longue pour combler le retard d'ici 10 ans. 

 Commentaires personnels:

 Personnellement, je défend depuis quelques mois, l'idée que les tarifs du photovoltaïques en France, posent problèmes puisqu'ils permettent d'investir en faisant supporter le surcoût par les futurs consommateurs. Je défend l'idée de les faire disparaître et de les remplacer par une contribution incitative payée sur les tarifs de l'électricité non renouvelable. Cette contribution serait utilisée pour subventionner les nouvelles installations d'électricités renouvelable réalisées l'année suivante. On n'augmenterait pas ainsi la dette envers nos enfants tout en continuant l'investissement dans ces énergies.
Quant au surcoût de l'électricité verte, il  est réel à court terme, mais à long terme? L'addiction au pétrole ou le traitement des déchets nucléaires ont un coût ... oublié!
Rodrigue 
Partager cet article
Repost0
20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 07:03

eolienne-copie-1.jpg

Le numéro de Télérama du 13 février contient un
excellent article sur la "France moche". Comment notre pays s'est couvert, à partir de la fin des années soixante, de zones commerciales, de lotissements et d'échangeurs, à la vitesse de 50000 hectares par an?   Inspiré du livre de David Mangin (la France franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, éd. de la Villette, 2004) l'article décrit un mal très français, une spécificité de notre pays, la ville dévorant la campagne. Si, en parcourant l'Europe, nous retrouvons parfois ces zones commerciales, rien de comparable à nos entrées de ville moches, nos alignements de cubes en tôle ondulée, nos enfilades de pancartes et d'enseignes. Un exemple : la moitié des "ronds-points" du monde entier se trouve en France!


Il est donc tentant de rapprocher cette France moche, une spécificité bien de chez nous, d'une autre particularité hexagonale : la détestation des éoliennes. Alors que le reste de l'Europe est en marche à grande vitesse pour atteindre (ou dépasser pour l'Espagne par exemple) les 10% de production électrique d'origine éolienne, nous résistons.  

Régles d'urbanisme de plus en plus draconiennes, mouvements "citoyens" et "écologiques"  contre les turbines qui "défigurent nos paysages", un ancien président de la République qui prend position contre les éoliennes, etc..., la France résiste à "l'invasion éolienne" au nom de l'esthétisme et de la préservation de nos terroirs.

Paradoxe d'un pays qui a laissé faire ses élus. Ceux-ci ont eu le droit d'installer des zones commerciales partout avec des règles d'urbanisme particulièrement tolérantes sur l'esthétisme de ces cubes de tôle, de cet "empire du hangar". 

Mais quand il s'agit d'installer des éoliennes (ou des maisons écologiques qui ne respectent pas les soi-disantes règles architecturales régionalistes), là, la résistance s'organise, de manière efficace.

Il est toujours étrange de voir cette mobilisation alors que (presque) personne ne semble s'émouvoir de ces lignes à hautes tensions, au moins aussi laides et beaucoup plus malfaisantes pour notre santé.

David Mangin a une explication à ce phénomène étrange et paradoxal : la France, et ses hommes politiques, rejettent les grands ensembles et s'appuient sur une "mémoire rurale", largement fantasmée. Si la France consomme pour son urbanisation deux fois plus de terres agricoles que l'Allemagne, c'est sans doute que les Français sont restés majoritairement ruraux beaucoup plus longtemps que les Allemands ou les Anglais. Le mythe d'une France bucolique est symbolisé par l'affiche de Mitterrand en 1981: la force tranquille du clocher, le bien-être rural. 

Le rejet des éoliennes se nourrit de ce mythe : nos belles campagnes ne peuvent pas être souillées par cet objet barbare. Le sous-entendu est clair : je ne veux pas voir cela  à côté de mon lotissement ou de mon pavillon. Quant aux  lignes à hautes tensions, elles étaient là avant, donc, cela n'est pas grave.

Ces néo-ruraux ont tellement investi financièrement et personnellement dans leur maison, que l'ombre d'une éolienne à l'horizon devient inacceptable !

eoliennehautetension.jpg

PS: Dans le cadre de cette réflexion, le projet Wind-it de transformer les poteaux et pylônes électriques en éoliennes est intéressant.

 

Partager cet article
Repost0
27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 18:30
P1010074.JPG

Les technologies vertes sont au point, il suffit de se rendre sur le site Objectif terre pour s'en convaincre.
Mais comment passer de la maîtrise technologique à la diffusion de masse de ces technologies dans la constitution des réseaux électriques de demain? Certes, on peut espérer que le développement économique et industrielle des filières photovoltaïques et éoliennes, assorti d'un minimum de volontarisme politique puissent se révèler suffisants. Mais rien n'est moins sûr

On peut donc imaginer une politique volontaire d'investissement motivée grâce à un système de contribution incitative énergétique. Comment cela fonctionne-t-il?

On applique un tarif différent pour l'électricité produite de manière renouvelable (hydroélectricité, biomasse, éolien, solaire) par opposition à l'électricité produite à partir de ressources limitées (nucléaire, gaz, pétrole). Le différentiel de tarif sera, au début, très faible, de quelques centimes par kwatt.

Les sommes récoltées la première année seront utilisées l'année suivante pour investir dans les énergies renouvelables. Elles permettront aux particuliers et aux entreprises d'investir en venant en complément des financement à crédits consentis adossés aux futurs revenus de la vente d'électricité. Les investisseurs pourront le faire dans des fermes éoliennes ou solaires, dans le pompage turbinage hydroélectrique, dans des centrales à biomasse. Ils pourront le faire aussi dans le micro-éolien et le solaire domestique. Ces investissements prendront la forme de subventions.

Dans les années à venir, ce système remplacera le
discutable système du CSPE pour le photovoltaïque. Le différentiel de tarifs entre les deux types de production (renouvelable ou non) augmentera d'années en années, poussant les acteurs progressivement  à investir dans ce domaine. 

Seules les sommes récoltées seront utilisées pour investir, ce qui n'aura aucun effet sur les dettes publiques et privées. Ces contributions seront très faibles au début. Néanmoins, les sommes récoltées seront importantes puisque la grande majorité de la production électrique nationale est d'origine non-renouvelable. La progression du différentiel entre les deux types de tarifs étant lente, la pérennité des installations actuelles thermiques et nucléaire reste assurée.


Ce système de contribution incitative énergétique présente l'avantage de ne pas révolutionner le système actuel mais permet une accélération considérable des investissements privés vers l'économie énergétique verte. En effet, ces investisseurs seront rassurés par une progression continue des tarifs et des possibilités de subventions.
 
Partager cet article
Repost0
24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 21:44






photovoltaique.jpg






Dans un article plus ancien, j'expliquais que la démarche utilisée pour développer le photovoltaïque en France était en quelque sorte, un ancêtre de la méthode des contributions incitatives. En effet, l'argent récoltée grâce à la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) est utilisée pour financer l'investissement nécessaire. L'acheteur de panneaux se rattrapant grâce à un tarif d'achat trés favorable et garanti pendant des décennies.

Or, la réforme et la réduction du champ d'application de ce système en montre les limites. Victime de son succès, les investisseurs sont de plus en plus nombreux, et la CSPE augmente de façon vertigineuse.
On atteint les limites de ce système. Pourquoi ? Comme les contributions incitatives, la CSPE sert à financer l'investissement écologique dans le photovoltaïque. mais contrairement aux contributions incitatives, ce financement est réalisée, en quelque sorte, à crédit. En effet chaque nouveau chantier entraîne un engagement des pouvoirs publics à assurer un tarif d'achat très avantageux. Bref, ceux sont nos enfants qui payeront, demain, l'électricité au prix fort pour que nous puissions investir aujourd'hui!!
La CSPE est donc une nouvelle façon d'accroître les déficits, sans en avoir l'air, de manière parfaitement inodore !!
Le principe des contributions incitatives est tout autre : les contributions récoltées l'année N sont investis l'année N+1, elles sont limitées aux sommes récoltées. Pas de déficit supplémentaire, pas d'artifice comptable permettant de les utiliser pour financer autre chose.
Comme réformer la CSPE dans ce sens?
Arrêter les contrats à venir, réserver une part de la CSPE pour financer le remboursement des tarifs préférentiels de ces contrats.
Puis, définir un niveau de prélèvement en faveur du photovoltaïque au niveau des factures EDF, une deuxième CSPE,  engranger ces sommes pendant une année, puis l'année suivante, financer les nouvelles demandes d'investissements avec ces contributions. Plus de déficit et de pari sur l'avenir, même si les investissements seront nécessairement plus limités, au moins on sera sûr de pouvoir les tenir.
Comme cette deuxième CSPE augmentera, au fur et à mesure des années,  en étant prélevés   sur les tarifs de la production d'électricités non renouvelables, on aura assuré  l'avenir du photovoltaïque.
Partager cet article
Repost0
4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 09:17

    




Le marché du photovoltaïque raccordé au réseau a très rapidement décollé en France, à partir de 1999, bien qu’il soit encore modeste. 

Les volumes sont environ 50 fois moins importants qu’en Allemagne. L’annonce du nouveau tarif d’achat en juillet2006, associé à un crédit d’impôt pour les particuliers, a sensiblement dopé la croissance du marché qui a augmenté de 

122% entre2005 et2006.Ce résultat est d’autant plus remarquable que le tarif d’achat n’a pris effet qu’au milieu de l’année 2006. 

 

Le particulier, qui s'intéresse à la question, se demande comment on peut avoir des tarifs aussi intéressants. Discussion autour d'un verre avec des potes l'autre soir: il doit y avoir une arnaque, comment on peut toucher plus d'argent que cela coûte?

 

Comment?  Et bien c'est le rôle méconnu de la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) Le kilowattheure d’électricité photovoltaïque est vendu par le producteur à un tarif fixé par arrêté. Les tarifs en vigueur sont considérablement bonifiés. Le surcoût du tarif d'achat est financé par cette CSPE. Il s'agit d'un  fond de péréquation, alimenté par chaque consommateur lors du paiement de ses factures d’électricité.

 

C'est donc par une contribution incitative installée, sans bruit et sans effet de manche médiatique, que la France finance son réseau photovoltaïque. En effet, le petit surcoût insensible payé par le consommateur pour chaque kilowatt  permet de financer le développement des investissements dans l'électricité produite à partir du soleil.

C'est exactement la même démarche que nous voulons développer dans d'autres secteurs.

Partager cet article
Repost0