10 janvier 2010
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Imposer une taxe carbone à nos entreprises? Les médias nous le répètent à l'envie : la compétitivité de la France au niveau européen risquerait d’en pâtir, d’où la proposition de Nicolas Sarkozy, d’imposer « une taxe carbone aux frontières ».« Je ne vois pas pourquoi il faudrait imposer des contraintes environnementales à nos entreprises et accepter d’importer des produits fabriqués dans des pays où on ne respecte aucune contrainte environnementale », a expliqué le chef de l’Etat, qui a prévu d’appliquer la taxe carbone au 1er juillet prochain.
Cette proposition peut être analysée de différentes façons :
-c'est un retour au protectionnisme de papa avec tous ses inconvénients ... et la certitude qu'après s'être fait retoquer par le conseil constitutionnel, on se fera attraper par l'Union Européenne pour défaut de concurrence.
-c'est encore une façon de protéger, de cajoler nos entreprises et de ... les entretenir d'illusions ! : la taxation du carbone, c'est aussi pousser les entreprises à s'adapter à un monde où l'économie carbonée va coûter de plus en plus cher. les entreprises concurrencielles de demain doivent sortir de ce monde et préparer résolument celui de demain des énergies renouvelables, des matériaux recyclables et des nouvelles mobilités.
Published by RCoutouly
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dans
fiscalité environnementale
8 janvier 2010
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08:22

Le lecteur parcourant ce blog doit se demander pourquoi son auteur a choisi un sujet aussi peu sexy !
En effet, l'impôt est une chose pénible qu'il faut payer tous les ans, dont on ne sait pas trop à quoi cela sert, et on connait tous des histoires de gabegie où notre argent sert à payer des petits fours à des notables, quand ce n'est pas beaucoup plus grave que cela ! Bref, l'impôt a mauvaise réputation!!
Le problème principal de l'impôt, c'est son manque de visibilité. Personne ne sait trop où va l'argent.
Pourtant, tout le monde trouve normal d'amener ses enfants à l'école le matin sans qu'on vous demande la facture. Imaginez-vous aller chercher son enfant le soir et la maîtresse vous dire: "je vous ai fais la facture pour aujourd'hui: vous me devez 30 euros"(c'est environ ce que cela coûte). Ce que nous trouvons normal quand nous allons chez le médecin!
C'est un peu la même chose pour les routes : nous sommes mécontents quand il y a des nids de poule sur les routes, nous manifestons quand il se crée une route à péage (quelle idée de payer 2 euros pour faire 5 km de tunnel?) sans avoir toujours conscience du coût énorme de la création et de l'entretien du réseau routier.
Pour terminer sur cette interrogation : une petite histoire ironique. Chacun sait que la lutte contre les infections nosocomiales utilise des fonds publics. C'est donc l'histoire d'un chanteur riche et adulté, d'origine belge, qui est parti s'installer à l'étranger pour échapper à l'impôt français. Un jour, il se fait opérer en France et attrape une infection nosocomiale aux conséquences dramatiques pour sa santé. On peut se demander si l'histoire aurait été différente si ce chanteur avait payé ses impôt en France, cela aurait permis sans doute de financer une meilleure prise en charge sanitaire qui lui aurait évité ses malheurs !
Vous allez me dire : mais quel rapport entre les impôts et nos problèmes écologiques ? Le rapport tient à la difficulté à passer rapidement d'une économie basée sur les hydrocarbures à une économie décarbonée. Si on laisse faire le marché, il faudra des décennies, si il existe une fiscalité verte intelligente, cela permettra de réaliser des transferts financiers de la "vieille" économie à une société construite autour des énergies renouvelables.
De cette analyse, on peut en tirer un autre élément important pour notre propos : les impôts ont mauvaises réputation car on ne voit pas le lien entre ce que nous payons et les bénéfices que nous en tirons.
Prenons la taxe carbone : ses promoteurs pensaient naïvement que le fait de redistribuer les sous allait éviter son impopularité. Echec total : la taxe carbone a été IMMEDIATEMENT impopulaire. Parce que la taxe étant récupérée par l'Etat, le soupçon que cet argent soit utilisé en partie pour autre chose a été immédiat.
C'est pourquoi il est important que la taxation verte ne soit pas incorporé au budget de l'Etat mais versée sur des comptes à part pour que son utilisation puisse être INTEGRALEMENT dédiée à l'économie verte. C'est le principe du
cinquième commandement:
4-Tu utiliseras les profits de cette fiscalité pour investir dans l'économie verte sans les incorporer au budget de l'Etat.
Published by RCoutouly
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fiscalité environnementale