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Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

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Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 08:48

 

bachelard.jpg

 

L'Université française, dans son fonctionnement, est-elle adaptée à l'évolution du monde moderne? La recherche universitaire est particulièrement absente d'Internet. Quelques réflexions sur cette question.

J'ai souvent vanté, sur ce blog et ailleurs, le travail d'Olivier Danielo, auteur du blog Objectif Terre, qui reste une référence pour moi. Olivier est probablement, aujourd'hui, l'expert français qui connaît le mieux les énergies renouvelables et les véhicules électriques, il a écrit près de 3000 articles sur la question. Et pourtant, il s'agit d'un "petit" professeur de Sciences et Vie de la Terre travaillant dans le secondaire.

Cette anecdote est intéressante car elle prouve que, dans le domaine de la connaissance, les anciens habitus universitaires ne sont plus adaptés à un monde qui va visiblement trop vite pour le système universitaire actuel. 

Aujourd'hui, on peut légitimement se poser la question de savoir si l'Université est le meilleur système pour produire du savoir de qualité, suffisamment réactif à l'évolution foisonnante de nos sociétés et à sa complexité croissante.

Le cloisonnement des disciplines, la rigidité des diplômes sont des freins importants.  On pourrait en trouver pleins d'autres, mais je voudrais plutôt insister sur l'angle épistémologique du problème.

Gaston Bachelard, posant les bases d'une démarche scientifique rationnelle, explique que le savoir scientifique doit se donner les moyens de sa réfutabilité. C'est à dire, que la communauté scientifique doit avoir la possibilité de connaître tous les éléments d'une recherche pour pouvoir, éventuellement, réfuter et contredire celle-ci. Cette "publicité", qui peut l'offrir, de manière plus sûr et efficace, qu'Internet? Doit-on-attendre la publication dans une revue papier intimiste spécialisée pour pouvoir juger de la qualité d'un travail intellectuel?

Or, quand on parcours le Net, on est frappé par l'inexistence du monde universitaire francophone. Comme si, les universitaires, pour se trouver une légitimité interne, devaient démontrer qu'ils n'étaient pas descendus dans l'arène d'Internet. Comme si il devait rester "entre eux" pour exister , pour devenir crédible professionnellement. 

Combien de temps cette démarche sera-t-elle acceptable? Pourra-t-on la maintenir longtemps si on veut devenir reconnu sur un savoir particulier?

Autre exemple, plus égoïste, il existe un chercheur français universitaire travaillant sur la fiscalité environnementale. Petite devinette : cherchez-le sur le net ! Bon courage !

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 20:52

 

irlande.jpg

 

Mon article intitulé  Le déclin de l'Occident, une idée neuve, dérangeante et belle dérange effectivement. J'ai eu de nombreux commentaires, presque  tous négatif et cherchant à démonter mon analyse.  Cet article a donc pour objet de répondre aux arguments de mes détracteurs.

 

Rappelons et résumons la thèse défendue dans cette article : nous parlons de crise depuis 35 ans, si cela dure depuis si longtemps, il ne s'agit plutôt d'un processus lent de déclin. Ce processus s'étend à l'ensemble de l'Occident (Europe, USA) auquel il faudrait rajouter le Japon. Il ne s'agit pas forcément d'un phénomène uniquement négatif. Il s'explique à la fois par la perte de la suprématie industrielle dûe à la mondialisation et par la dépendance à des ressources de plus en plus rares. 

Il est intéressant de constater que mes détracteurs appartiennent à des familles politiques très différentes, parfois antagonistes (!), que cette variété mérite qu'on cherche à classer, à établir une typologie des familles d'idées qui s'oppose à ma thèse.

 

 

Reprenons les arguments utilisés, classons-les, analysons-les avant de répondre à mes protagonistes:

 

A-La famille internationaliste libérale:

 

Non nous ne sommes pas sur le " déclin ". Simplement dans un monde ouvert le capital s´est déplacé vers les pays émergents et ce faisant , ne l´oublions pas a tiré des millions de personnes de la misére ! Les sociétés multinationales soit " Nous" , les Américains, les Anglais, Allemands etc y font venir des gens du vieux continent. Nous payons un prix sur nos territoires mais pourquoi de pas changer de résidence pour quelques années.  ....

Dans le monde moderne global il n´est plus viable de penser á rester dans son village. Il faut avoir l´inteligence d´aller ou le vent souffle ! Nous sommes au 21 éme siécle pas au 15éme ou l´homme ne quittait pas sa terre pour pouvoir acompagner ses boeufs au labourage !

(le cercle des Echos)

Analyse: L'Internationalisme fut une valeur de gauche, elle est devenue une valeur de droite. Il est intéressant de noter, dans ce commentaire, le "Nous" inclusif des sociétés multinationales. Cette famille est constituée de gens, habituée à se déplacer dans le monde entier en avion. Appartenant souvent à des multinationales, ils confondent volontiers l'occident et les sociétés multinationales qui y sont nées et qui profitent pleinement du processus de globalisation. Ces sociétés renvoient une partie de leur bénéfice dans leur pays d'origine, mais délocalisent leur production et participent ainsi à l'appauvrissement de leur "parent" étatique.

Ma réponse à ces arguments: Cette vision ne peut être accepté que par deux catégories :
1-Les personnes ayant un certain niveau de vie,  vivant dans des quartiers aisés des agglomérations, ayant le capital nécessaire pour investir ailleurs, polyglotte, appartenant aux cercles de la Jetset ou des VIP. Ils ont alors l'illusion d'une mondialisation totale, appartenant à une société globale qui ne concernent que ce petit groupe d'occidentaux, vivant entre les capitales européennes, New York, les quartiers riches despays neufs où on investit et les archipels clôts  de plaisir que constituent quelques  quartiers de Riviera, quelques îles et cités touristiques.
2-Les damnés de la terre des pays les plus pauvres qui, revenus de tout, ne croient plus qu'à l'exil dans les pays prospères et en paix de l'Occident et sont près à tout quitter pour cela, leur pays et leur famille.
Tous les autres, les classes laborieuses et les classes moyennes du monde entier inscrivent leurs décisions, leurs trajectoires de vie dans une culture, un environnement et un territoire. Désargenté mais ayant des racines et des liens humains et familiaux, ils n'ont pas les moyens d'aller vers cet idéal d'un monde naïvement global.

2-La famille taylorienne avec les "trentes glorieuses" dans la tête

 

Tiens, pourquoi ne faites vous pas référence aux chomeurs allemands ? peut-être parce qu'il n'y a pas de désindustrialisation en Allemagne et que le taux de chômage en allemagne baisse malgré la crise et le coût de la réunification ...

La seule explication est que le salarié allemand soit encore moins bien payé que le chinois selon votre raisonnement....

La désindustrialisation aux USA ne concerne que les industries à faible valeur ajoutée et de mains d'oeuvre, les chomeurs américains actuels  étant à attribuer à la crise économique que nous vivons depuis 2 ans et non à la désindustrialisation des USA.

Croire que notre taux de chomage structurel est dû à la désindustrialisation, voilà une démarche intellectuellement pauvre ...

(le cercle des Echos)


 

Le déclin américain est industriel et il est seulement cela. Dans les hautes technologies, dans le domaine de "l'information" (internet), et dans bien d'autres secteurs non industriels, il caracole en tête et accroît son avance. Le Dow Jones est largement constitué d'entreprises au pire trentenaires. 

 

Il y a un pays -les USA- qui trace son sillon de "progrés et de prospérité"’ et le reste de l’humanité suit ce sillon.
Il suffit qu’il éternue, pour que le reste qui est derriere lui, s’écroule...
Mais l’Occident se releve à chaque fois..

(AgoraVox)


  

Analyse: Nourri d'une vision du monde qui est celle que l'on enseignait dans les cours de géographie de la fin du XXéme siècle (c'était il y a dix ans seulement!), ces lecteurs croient encore à l'idée d'une Europe, première puissance commerciale du monde et des Etats-Unis, première puissance industrielle. Cherchant à se rassurer, ils cherchent partout des exemples et des chiffres qui prouvent que leur grille d'analyse reste la bonne.

Accroché au flux continu et dévorant d'informations bruts que déversent les médias, ils sont dans l'incapacité de mettre en relation le faisceau convergent de faits, chaque jour plus important, qui montre que la puissance américaine s'affaiblit.

Ma réponse à leurs arguments: L'exemple allemand reste un modèle qui fait référence. Mais cela tient-il vraiment à un modèle économique allemand singulièrement performant? Il faut chercher la réussite de l'Allemagne plutôt à son rôle stratégique dans le processus de globalisation industrielle et du partage du travail qu'il nécessite. En réalité, le succès allemand provient, en grande partie, de sa suprématie dans le domaine des machines-outils. Pour développer les ateliers des pays émergents, il faut des machines perfectionnés que ces pays ne savent pas fabriquer. Qui peut le faire? L'Allemagne, le pays ayant la réputation la plus forte de rigueur, de solidité et d'organisation. Le modèle allemand n'est donc pas extensible.

Certes, on me répondra que ce partage du travail vaut pour d'autres secteurs. Mais au fur et à mesure que les pays émergents vont acquérir des nouvelles technologies, ils nous enlèvent des pans nouveaux de notre tissu industriel. Ainsi, il ne reste plus (pour combien de temps?) à la France qu'une suprématie dans le domaine du luxe et de l'aéronautique, après qu'elle est perdue en 30 ans, celle qu'elle possédait, par exemple, dans les secteurs de la viticulture et de l'automobile.

Les Etats-Unis bénéficient encore de quelques effets de rentes dont la plus spectaculaire (et donc trompeuse!) est leur domination absolue dans le monde des flux de communication. Mais le matériel de haute technologie est fabriqué ailleurs

La suprématie du dollar cache la réalité d'une situation où cette monnaie sert de refuge et de mode de circulation à des capitaux issus des pays émergents et des pays pétroliers.  Elle permet de camoufler les faiblesses croissantes de l'économie réelle américaine et pousse aux menées spéculative qui nous ont mené à la crise de 2008

3-La famille de droite, atterrée par le "socialisme" à la française:

Croire que la mondialisation ne fera gagner que les pays du Sud et perdre ceux du Nord, voilà une démarche intellectuellement pauvre, manichéenne, et totalement fausse (le commerce n'a jamais appauvri personne : B. Franklin)...

Croire que la crise actuelle en France est dûe au capitalisme,  à la mondialisation, et en déduire un discours malthusien, manichéen et désespéré, voilà une démarche intellectuellement pauvre ...

Croire encore une fois, comme depuis 30 ans en France (Mitterrand, contre le chômage, on a tout essayé) que nous pourrons peut-être nous en sortir avec des remèdes de polichinelle (le développement durable, le bio, la décroissance, etc...), voilà une démarche intellectuellement pauvre (et qui nous plonge dans le chomage de masse depuis 30 ans).

Hélas, pour que la France s'en sorte il n'y a qu'une solution : libérer l'énergie créatrice et enterepreneuriale de notre population, comme le font les américains qui attirent tous les génies du monde (pour s'en rendre compte : % des prix nobels américains sur le total lors de ces 50 dernières années).  

(le cercle des Echos)

 

En Europe, ce ressenti du déclin est peu partagé par les scandinaves, par les irlandais ou les ibériques (au moins jusqu'à il y a peu), voire par les allemands et les européens de l'Est. Il ne reste plus beaucoup de monde à nous accompagner dans notre sort funeste. Les Italiens qui sont nous cousins, les Anglais, qui y sont habitués historiquement, les Wallons évidemment. Bref, le déclin est d'abord Français.

(le cercle des Echos)

Mon analyse: Ces lecteurs font reposer nos problèmes français sur les "rigidités" de notre société : rigidité du marché du travail, coût excessif du travail, école inefficace, services publiques coûteux, etc...

A leurs yeux, le modèle absolu reste celui des Etats-Unis mais l'exemple britannique reste fort. Pendant 20 ans, les événements semblaient leur donner raison : les pays qui libéralisaient semblaient mieux s'en sortir. Les voilà donc décontenancés car nos "maux" (dettes, pauvreté et chômage) sont maintenant partagés par tous.

Il est étrange de considérer, par exemple, l'Irlande encore comme un modèle alors que ce pays subit une crise de liquidités sans équivalent.

 

Ma réponse à leurs arguments:

Longtemps, on a pu considérer le chômage comme un mal français. Aujourd'hui, il est partout, aux Etats-Unis comme dans tous les pays européens. Il n'y  a donc plus de modèle anglo-saxon mais une faillite généralisée d'un système occidental où, quelque soit, le type de gouvernance, "libéral" ou "socialiste", les pays sont en difficultés. Il ne s'agit donc plus d'opposer des modèles économiques divergents mais plutôt de chercher les points communs qui "ne marchent pas" dans les deux systèmes.

 

 


 

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 07:16

Dans le Monde daté du 19 novembre, une enquête sur le climatoscepticisme révèle des résultats intéressants, qui confirme mon analyse de ce phénomène dans un article que j'avais rédigé en août 2009 : Pourquoi tant de scepticisme devant le réchauffement climatique et autres catastrophes annoncées?

Reprenons les résultats de l'enquête du Monde:

1-Les diplômés ne sont pas moins climatosceptiques que les autres: j'ai expliqué, dans cet article, que, dans ce domaine, c'est nos représentations sur le monde, et non notre niveau culturel, qui sont déterminants.

2-Plus on est âgé, plus on est climatosceptique. J'ai analysé l'importance des représentations du monde datant des Trente Glorieuses chez les plus âgés. Par contre, les plus jeunes vivent au quotidien les dégâts de nos choix de société.

3-Si les gens de droite sont davantage climato-sceptiques que les gens de gauche, l'écart reste faible. Ce qui gêne les gens de droite dans l'écologie, c'est la remise en cause de leur liberté, la peur des contraintes que pourraient entraîner les  politiques écologiques. Mais j'ai expliqué aussi que les convictions de gauche sont souvent en corrélation avec la croyance en un progrès continu, difficilement conciliable avec l'écologie.

 

Reprise de cet article ci-dessous:

Pourquoi tant de scepticisme devant le réchauffement climatique et autres catastrophes annoncées?

Qu'est ce qu'une autruche sceptique? Ou pourquoi certains préfèrent mettre la tête dans le sable plutôt que d'accepter le danger et de lutter.

 

Si nous acceptons l’idée que nous sommes devant de graves dangers, il faut essayer de comprendre pourquoi, alors, la grande majorité de nos contemporains, semblent refuser de croire à la gravité du problème.

 

 

Une enquête, à la fin de la première décennie du siècle, révèle qu’une dizaine de millions d’européens, soit un sur cinquante, a changé radicalement de vie, cherchant à consommer moins, à limiter radicalement son empreinte écologique, ne prenant plus l’avion, roulant à vélo, etc. 

 

Mais les autres, la très grande majorité, pourquoi, alors que l’évidence de la crise écologique planétaire s’impose de plus en plus, pourquoi ne change-t-elle pas? Répondre à cette question est cruciale, car c’est la majorité qu’il faut convaincre.

L’image la plus parlante est celle de l’autruche qui, devant le danger, met la tête dans le sable et attend. 

Mais  l’idée d’une population majoritairement «idiote» pour ne pas voir «l’évidence» et donc changer radicalement de vie, ne résiste pas à l’analyse.

D’abord, parce que une part croissante de la population, souvent la plus cultivée et intéressée par l’évolution sociétale, a parfaitement compris les dangers qui nous menacent. Ensuite, parce que la grande majorité des personnes ne peut admettre et comprendre ce qui se passe pour des raisons que nous allons expliquer plus loin.

Trouver des solutions, qui concernent tous le monde, nécessite d’abord de comprendre, ce qui se passe dans la tête des gens, des différents acteurs qui prennent tout les jours des décisions plus ou moins «écologiques», qu’il s’agisse des simples citoyens ou consommateurs (selon le point de vue où on se place), des chefs d’entreprises, des élites intellectuelles et des hommes politiques.

 

Il faut dépasser les discours simplistes et catastrophistes sur l’Apocalypse qui nous menace, qui  permettrait de séparer une minorité «éclairée» qui aurait compris la vérité , d’une majorité subissant la dégradation de la planète et se précipitant, comme les moutons de Panurge, vers l’abîme.  Ce dépassement est une nécessité pour que l’Humanité trouve des solutions acceptables par tous, mise en pratique par une majorité toujours plus importante, solutions qu’il ne sert à rien d’appliquer seul dans son coin, puisque c’est la totalité de la planète qui est concernée.

 

Examinons maintenant le point de vue des différents contemporains sur la crise planétaire qui nous menace. 

Prenons d’abord le cas d’un homme d’une soixante d’année, né après la seconde guerre mondiale, vivant dans un pays développé, et disposant de revenus corrects ou confortables. Celui-ci ne peut souvent comprendre ce qui est en train de se passer car il a connu les décennies de développement fulgurant qui ont suivi le second conflit mondial. Les ralentissements économiques qui ont eu lieu après cette période n’ont guère ébranlé son niveau  de vie, et des périodes d’embellies (la révolution internet et numérique de la fin du XXéme siècle) ont renforcé sa croyance en des périodes cycliques avec des hauts et des bas. La victoire du capitalisme sur le communisme a accru sa confiance dans un système économique et politique qui lui a apporté prospérité et santé. La notion de progrès de l’Humanité est fortement ancré dans sa mentalité. On comprend mieux alors son incrédulité devant la crise planétaire dont on lui raconte la menace. Les ours polaires qui nagent dans l’eau glacé lui semble bien lointain et il ne se voit pas changer un mode de vie qui lui a toujours réussi. Il faut relier cette analyse au fait, que, en ce début de siècle, les livres sur le problème climatique  sont concurrencés par autant de livres exprimant leur scepticisme  devant ces phénomènes. Notre homme est incrédule devant le changement climatique et la crise planétaire. Les historiens ont bien compris et décrits depuis longtemps ce qu’ils appellent «le temps long» par opposition au «temps court» des événements : les mentalités humaines évoluent beaucoup plus lentement que le cours des faits. Il est très difficile de convaincre celui qui, toute sa vie, a connu radicalement autre chose.

 

Ce décalage entre ce qui est en train de se passer et les résistances incrédules de la majorité de la population concerne aussi les hommes politiques qui nous gouvernent car ils sont issus de cette génération et ont le même vécu. 

Pour faire une comparaison, nous sommes un peu dans la situation de l’Humanité au début de l’année 1914. Une minorité de pacifistes luttait lucidement contre une guerre qu’ils pensaient, à raison, horrible, alors que la majorité des populations européennes et des élites, ne pouvaient imaginer ce qui allait se passer dans les tranchées, tout simplement parce que les guerres qu’avait connu la génération précédente étaient moins meurtrières, plus courtes, et que la fin du XIXéme siècle avait donné lieu à peu de conflits en Europe.

 

Cette posture de l’homme occidental d’âge mûr se retrouve, sans doute, dans celle des jeunes élites des pays émergents, pays qui connaissent depuis la fin du XXéme siècle, un développement fulgurant. Cette fulgurance empêchant de voir les dégâts que crée cette densification des espaces et cette utilisation particulièrement rapide et vorace des ressources.

Si on s’intéresse maintenant à d’autres catégories de personnes, il faut d’abord parler des deux-tiers de l’Humanité constitués par les personnes en situation de grande pauvreté. Quelque soit leur situation culturelle, économique et sociale, ces populations engagées dans une logique de survie, ne peuvent même pas se préoccuper d’environnement. En effet, l’exploitation de celui-ci est souvent vitale pour subvenir à leurs besoins.

 

Si on change de catégorisation, et que l’on s’intéresse maintenant aux élites, on peux distinguer différents métiers caractéristiques. Les chefs d’entreprise, à la recherche de nouveaux marchés et produits, obligés d’anticiper sur l’évolution de leur société, sont souvent sensibles à la question environnementale.

Par contre, les économistes, les professions intellectuels supérieurs (journalistes, cadres supérieurs) sont imprégnés, par leurs études et leurs métiers, par les idées libérales, qui développent une vision du monde, où la concurrence pour l’accès aux ressources est reconnu mais sans que soit envisagé les limites de ces ressources. La conception du monde, et le même point de vue, exposé plus haut, sur l’histoire récente, décrédibilise le discours environnemental. Ce manque de crédibilité est accentué par la vision fréquente, d’une écologie interventionniste, vécue comme un nouveau socialisme.

 

Cette idée en rencontre une autre: celle d’une écologie,  qui serait un retour en arrière ( «à la bougie») inacceptable pour celui qui croit au progrès. Or, cette croyance dans le progrès, n’est pas une idée monopolisée par les libéraux, elle est familière aux gens de gauche, qui souvent réfute une «décroissance» incompatible avec l’espérance d’une élévation du niveau de vie.

 

On l’a bien compris: c’est l’ensemble de nos mentalités qui résiste devant l’idée de crise planétaire.

Pourtant, cette idée est de plus en plus admise, et suscite, pourtant, peu de changements profonds des pratiques, chez ceux, de plus en plus nombreux, qui sont inquiets devant le phénomène, et particulièrement devant le réchauffement climatique.  Trois attitudes peuvent se distinguer alors:

-le refus de se «prendre la tête», de se gâcher la vie pour cela, «vivons pendant qu’il est encore temps» et on verra ensuite.

-la prise de conscience s’accompagne de gestes simples, au niveau de l’individu (prendre une douche et non un bain, économiser l’électricité, faire le tri des déchets, etc.). Cette attitude se développe mais se heurte souvent aux envies consuméristes. Il n’est pas facile de renoncer à son confort. Personnellement, j’ai du mal à résister à ma passion du voyage et des terres lointaines, dont je sais pourtant qu’elle aggrave fortement mon empreinte écologique.

-enfin, même convaincu, le citoyen n’a pas toujours les moyens de changer de vie. Prenons l’exemple d’un cadre moyen qui a acheté une maison dans une lointaine banlieue, parce qu’il n’avait pas les moyens d’en acheter une au centre-ville. Le voilà obligé de prendre sa voiture tous les jours pour aller y travailler, avec un budget serré, sans transport en commun fiable. Ses convictions ne résistent pas à sa réalité financière: il a besoin lui aussi de «produire du CO2» avec sa voiture, pour, simplement, survivre professionnellement.

 

On le voit, la très grande majorité de l’Humanité a des raisons légitimes de ne pas changer d’attitude. Par conséquent, lutter contre la crise planétaire   nécessite aussi de comprendre les motivations des différents acteurs, de trouver des solutions qui prennent en compte ces contraintes qui pèsent sur l’évolution des comportements.

 

Pour conclure, nous voudrions revenir sur le comportement des hommes politiques. Nous avons montré que le système de pensée, qui était majoritairement le leur, était celui d’un univers mental qui a du mal à accepter la réalité de cette crise planétaire. Pourtant, en ce début du XXIéme siècle, le désarroi de beaucoup d’entre-eux, la difficulté à trouver des réponses à un monde de plus en plus complexe, doit les amener à se poser des questions sur leur actes politiques.


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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 21:10

tigre.jpg

 

Depuis 30 ans, la notion de crise est mise à toutes les sauces pour tenter des explications toujours insatisfaisantes à ce qui nous arrive. Depuis peu, nous avons appris à la décliner au pluriel, les crises pouvant être sociétales, écologiques, et non uniquement économiques.

 

Si on a atteint les limites dans l'emploi du mot crise, c'est sans doute que le mot ne suffit plus. Ne faut-il pas alors passer un cran au-dessus et employer maintenant le mot, certes douloureux, de déclin? Il a l'avantage d'englober l'ensemble de nos peurs et de nos échecs. Il a aussi celui de s'appliquer à une civilisation en entier, et ici, cela tombe bien, ce qui se passe ne concerne pas uniquement la France, mais l'ensemble de l'Europe, des Etats-Unis et du Japon, les trois puissances régnantes du XXéme siècle.

 

Le déclin de l'Occident, cela sonne comme le déclin de l'Empire Romain, cela nous renvoie à notre condition d'empire, dans le sens de l'emprise sur le monde que nous avons eu, empire déclinant, souvenir d'un temps où la domination était l'essence même de notre puissance.

 

Ce mot total a un autre avantage : en englobant ce que nous vivons au quotidien, par petite touche (une usine qui ferme, une existence brisée par le chômage, ...) dans un état général du monde, il permet de nous détacher de nos peurs, de nos échecs  pour les ramener à l'état de conséquences d'une vague de fond qui nous échappe et nous submerge.

 

Le lecteur irrité, à ce stade de l'article, sera tenté sans doute d'arrêter là : qu'est ce que ces propos qui valorisent l'idée de déclin? Et puis, cette idée est trop dure à entendre et à accepter. Nous allons sortir de cette nouvelle crise, voilà tout !

 

J'ai déjà beaucoup écris sur l'idée de crise, persuadé que nos intellectuels ne font souvent pas assez l'effort d'en discuter la portée et le contenu pour pouvoir la comprendre. J'emprunterais ici à ma culture historique pour dire simplement  qu'une crise qui dure depuis 35 ans, (même avec des rémissions) n'est plus une crise, c'est autre chose. Ce n'est plus un événement, c'est une période, une séquence longue.

Quand Emmanuel Todd, il y a une demi-douzaine d'années, avait annoncé le déclin de l'Amérique au motif de sa perte d'emplois industriels, les grands esprits du temps avaient gaussés sur son raisonnement. Les même continuent de se gausser, mais il avait raison.

 

Ce que nous vivons n'est pas une crise cyclique de plus mais un mouvement global dû à la conjonction de deux phénomènes:

-la société de consommation de masse, que nous avons inventé dans la période des trente glorieuses, nécessite des ressources naturelles importantes. Ces ressources deviennent de plus en plus rares et chères. Ne les ayant rarement chez nous, leur importation nous coûtent de plus en plus comme le montre notre balance des paiements régulièrement déficitaire depuis une décennie. Il n'y a aucune raison que ce phénomène cesse. Bien au contraire, la montée en puissance des pays émergents ne peut qu'accroître cette concurrence. Notre balance des paiement va continuer à être déficitaire, nos pays vont continuer à s'appauvrir.

-la globalisation économique a entraîné, pour la production industrielle, un partage du travail progressif entre les pays du monde. Mais ce partage n'est pas égalitaire. Si nous conservons, pour l'instant, des secteurs clés comme celui de l'aéronautique, des pans entiers basculent vers des pays émergents, qui se développent. Du coup, la production industrielle décline au point de craindre sa disparition, le transfert définitive de brevets et de compétences vers ces pays du Sud. Les dégâts humains sont considérables. 

Le schéma espéré du partage du travail : à nous les services, à eux, la production industrielle est en train de devenir caduque. Ces pays ont maintenant de l'argent, davantage que nous, et développent leurs services (particulièrement financiers). Le partage égalitaire devient une illusion : les gagnants sont au Sud et les perdants au Nord. Cette analyse, que je développe ici, n'est pas partagée et reste minoritaire d'une part parce que le phénomène est trop récent pour être toujours compris, d'autre part, parce que les multinationales (le CAC40 en France), engagées dans la globalisation, y sont largement gagnantes. Par leurs relais dans les médias, elles ont un poids dans l'opinion qui minimise la gravité du phénomène. La désindustrialisation est un phénomène destructeur du point de vue social et humain qui détériore définitivement le potentiel économique des Nations du Nord.

 

Mais revenons à mon propos, je défend la position suivante: notre déclin est une belle idée qu'il faut défendre et diffuser. Pourquoi? 

D'abord, il faut dire que, ce qui est une mauvaise nouvelle pour nous, devient une bonne nouvelle pour les autres. Tous ceux qui, depuis les années soixante, défendent le tiers-mondisme et le développement du Sud ne peuvent que se réjouir de ce qui se passe pour les habitants de ces pays.

 

Ensuite, parce que, si notre paresse intellectuelle accepte l'idée qu'il s'agit d'une crise cyclique de plus, alors il suffit d'attendre que le balancier du temps repasse de l'autre côté pour que nous vivions, de nouveau, une période faste. Ce raisonnement fait de nous des fatalistes, emprisonnés devant des phénomènes qui nous dépassent, assujettis à des lois "naturelles" sur lesquelles nous n'avons pas de prises. Accepter, au contraire l'idée de déclin, suppose de comprendre le mouvement global qui nous atteint, réclame la recherche de sa compréhension, préalable à la découverte de solutions réelles  à nos problèmes.

 

Enfin, si nous acceptons l'idée de déclin, nous pouvons passer à autre chose et chercher des solutions concrètes et globales à nos problèmes. Nous sortons d'une culture défensive qui à gauche, fait s'arc-e-bouter chacun autour de l'idée de défense des acquis. Nous sortons d'une culture offensive de la droite qui pense que nous allons retrouver une croissance miroir aux alouettes en "cassant les cloisons" de notre contrat social de 1945. 

Ces solutions globales et concrètes se trouveront du côté du développement durable.  Pourquoi? Parce que l'usage modéré des ressources, le recyclage des matériaux vont permettre de sortir de l'appauvrissement par l'utilisation limitée des ressources. Parce que la durabilité peut offrir des opportunités de recentrage locales des activités économiques, ce qui limitera les effets pervers de la globalisation (sans pour autant en sortir).

 

Pour conclure, je voudrais revenir au déclin de l'Empire romain, référence historique ultime. Les historiens sérieux savent que, contrairement à ce que nous croyons souvent, il ne s'agit pas de deux ou trois siècles de malheurs, mais de profondes mutations des sociétés du pourtour méditerranéen,  avec de nombreux aspects positifs. L'usage du mot déclin est d'ailleurs souvent réfuté au profit de celui de Bas-Empire. Sachons nous en souvenir pour faire ce que nous avons à faire : faire évoluer positivement nos sociétés !

 

Pour aller plus loin:

La crise, quelles explications?

 

crises économiques/écologiques


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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 07:19

 

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Remise, fin octobre, d'un court rapport  de l'Académie des Sciences concluant sans ambiguïté d'une part à la réalité du réchauffement climatique, d'autre part au rôle de la concentration en CO2 dans ce phénomène, dû "incontestablement" aux activités humaines. Ce rapport, affirmant aussi que le rôle du soleil n'est pas un facteur dominant, peut apparaître comme une victoire dans le combat qui oppose depuis des années les pro et les anti "réchauffistes".

Je préfère, pour ma part, envisager cet événement  en prenant du recul. Il faut le replacer dans la genèse de cette idée de  "réchauffement climatique". Celle-ci a émergé lentement au cours des deux dernières décennies du XXème siècle. Elle a rencontré de formidables oppositions et pourtant, n'a cessé d'avancer et de progresser. Ces oppositions étaient fortes dans le milieu des médias, des intellectuels ayant pignon sur rue, et dans le grand public.

Toutes les thèses anti-réchauffement, anti-GIEC se sont exprimés, dominant le concert médiatique où les pro-réchauffement avaient bien du mal à se faire entendre. Les livres des "anti" étaient souvent des succès éditoriaux, les sites internet défendant l'"idéologie" ou la partialité du GIEC multipliaient leurs audiences. Les médias ont relayé la tromperie supposée sur les chiffres du GIEC, ils ont beaucoup moins parlé des magouilles dans "anti". 


Pourtant, malgré l'écrasante supériorité numérique des "anti", on s'achemine vers une victoire des "réchauffistes". Cette évolution étonnante s'explique par deux raisons:

-dans le domaine de la vérité, la supériorité des uns ne suffit pas pour gagner. Les faits reviennent, têtus, imposer le perdant sur le podium.

-il faut en définitive retourner le problème : pourquoi les "anti" ont-ils été si puissants? C'est parce que la thèse du réchauffement anthropique était si difficile à admettre pour nous que nous l'avons massivement refusée. Elle remet en cause nos modes de vie, elle est une idée inquiétante pour notre avenir. La lutte s'est donc organisé contre elle. Dans le système médiatique, il était préférable de titrer sur les événements qui semblaient donner raison aux "anti". Nos contemporains angoissés se précipitent alors pour acheter des arguments qui les rassurent.

Le système alors s'emballe car les intérêts mercantiles rejoignent ceux des "anti". Si on veut être lu, il faut suivre le mouvement et aller dans le sens majoritaire. Si on veut continuer nos activités économiques du XXéme siècle, il faut que rien ne change.

Le système médiatique favorise le phénomène fonctionnant par coup médiatique et donc par à-coups, par des "évènements" tous "définitifs", clos sur eux-même, chaque citoyen  a donc du mal à se faire une idée globale du problème. Il ne voit pas les incohérences des uns et, à contrario, la cohérence des autres. Dans le grand bazar médiatique, il ne perçoit et n'entend que les faits ponctuels qui le rassure.

 

Qu'en restera-il en définitive? Pendant 10 ou 15 ans, l'évidence a eu bien du mal à s'imposer. Elle a été retardée, retardant d'autant la nécessité de prendre des mesures, l'évidence du changement d'époque et de raisonnement. Elle a permis aux conservatismes de perdurer alors que la planète bouge et qu'il faut analyser avec pertinence ses évolutions pour pouvoir, énergiquement, s'y adapter.

Certains auront su, par contre, se faire mousser et arrondir leur fin de mois, sur le dos de la vérité. On espère que l'histoire les oubliera.

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 07:46

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J'ai une grande admiration pour Jacques Weber. Ce chercheur, travaillant au CIRAD (Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour de Développement), cet intellectuel, économiste et anthropologue, réfléchit aux interactions entre écologie et économie. Il est le seul, à ma connaissance, qui ait compris la nécessité de nouvelles régulations qui permette de construire une nouvelle prospérité sans forcément la lier au "vieux" concept de croissance.

 

Ecrivant sur cette question depuis fin 2006, je partage cette conviction de la nécessité de nouvelles régulations (Weber parle joliment de "basculement des régulations") dans les champs économiques et politiques. Je suis persuadé comme lui que la fiscalité est un outil crucial pour construire ce basculement.

Bien entendu, nous ne sommes pas d'accord tous les deux sur de nombreux points. Je renvoie le lecteur à nos échanges publiés sur ce site ou sur Terraéco autour des questions suivantes : La fiscalité environnementale doit-elle être mondiale? Doit-elle être élevée? Doit-elle remplacer les taxes sur le travail? Ces débats cruciaux pour l'avenir des nouvelles régulations vont, je l'espère, se développer au fur et à mesure que les communautés scientifiques et, sans doute un jour, politiques s'empareront de ces questions.

 

Jacques Weber est l'auteur, avec Robert Barbault, d'un ouvrage passionnant dont je recommande la lecture : La vie, quelle entreprise ! Pour une révolution écologique de l'économie, publié aux éditions du Seuil (septembre 2010).

Je voudrais en parler car au delà du sujet commun qui nous intéresse tous les deux, ce livre parle d'abord de biodiversité. Or, cette notion est trop souvent considérée avec bonhomie, sans qu'on la prenne au sérieux. Et je le dis d'autant plus volontiers que jusqu'à la lecture de ce livre, c'est ainsi que je la considérais : "finalement, qu'on perde des tas d'espèces animales, c'est triste, mais finalement beaucoup moins grave que le réchauffement climatique et l'épuisement des ressources en pétrole". Je me trompais. Et, pour comprendre pourquoi, il me faut revenir à ma propre histoire.

Etudiant en BTS forestier au début des années 80,  j'ai "subis" de nombreux cours en sylviculture, pédologie, biologie végétale, botanique forestière, écologie, etc... Et pourtant, la notion de biodiversité ne fut réellement jamais abordée même si le mot a pu apparaître, presque par inadvertance, dans la bouche de mes professeurs. Je me souviens particulièrement d'un ingénieur, travaillant en forêt privée, vantant le travail au bulldozer et à la lame Rome qui permettait de décaper  à la fois toute la végétation et le sol superficiel, avant une plantation. Pour lui, c'était la méthode la plus économique et donc la meilleure. 

Plus tard, travaillant à l'Office Nationale des Forêts, en forêt de Darney dans les Vosges, j'ai participé à la régénération de 2000 hectares détruits par une tornade en 1984. La méthode de la lame Rome avait été pratiqué avec succès (!). Les arbres replantés sur un sol absolument nu mourraient en masse, détruit par la remontée de la nappe phréatique, par la dent du chevreuil et par des graminées qui avaient un boulevard devant elles car la lame Rome avait fait disparaître toute biodiversité. Le coût de l'entretien de ces parcelles gonflait alors, prouvant l'erreur de mon professeur ingénieur : non, le décapage à la lame Rome n'était pas la bonne méthode économique. Depuis heureusement, ces pratiques sylvicoles sont remis en question. Mais que de temps perdu !

 

Plus tard, encore, lorsque j'étais étudiant en géographie, à la fin des années 80, la notion de biodiversité était, certes, abordée, mais de manière marginale. Pourtant Barbault et Weber démontrent à quel point elle est cruciale si on veut réussir la révolution écologique dont nous avons besoin.

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 12:00

 

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Cet article est le premier d'une nouvelle catégorie que je viens de créer intitulé Noosphère, l'ensemble des idées, leur vie, leur mort, en hommage à Edgar Morin et au tome 4 de son oeuvre magistral : la Méthode. Les systèmes d'idées naissent, grandissent puis meurent comme les individus. Ainsi, l'idée, ou l'idéal, communiste semble mourant. L'idée de progrès est vieillissante mais semble encore dominante. On pourrait dire la même chose de l'idée de croissance.

L'écologie, au sens politique du mot, et le système d'idées qui va avec, est née à la fin des années soixante. Elle émerge peu à peu mais peine à s'imposer dans le débat public.

J'ai cherché, déjà, dans deux articles à expliquer ce phénomène:

 

On peut en trouver d'autres preuves :

En Radio:

Sur France Culture, le week-end, deux grandes émissions politiques, la rumeur du monde à 12h45 le samedi et l'esprit public le dimanche à 11h, sont animés par des grandes figures (JM Colombani pour la première, Philippe Meyer, Max Gallo pour la seconde) qui ne laissent pratiquement aucune place à la problématique environnementale.

A contrario, la nouvelle émission de Stéphane Paoli, 3D, sur France Inter, entre 12 et 14 le dimanche, intégre la complexité comme fondement du concept de l'émission, c'est une bonne nouvelle, preuve que les choses bougent !

En presse écrite:

Il est intéressant de suivre l'évolution de la revue de référence économique Alternatives Economiques. Depuis deux ans, l'environnement y prend une place de plus en plus importante, et c'est tant mieux !

 

 

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