Mr Bergil a écrit un commentaire sur mon article |
Voici ma réponse (en bleue).
Bonjour,
je ne suis pas d'accord avec vous, car le fait de redistribuer l'argent collecté équitablement entre les citoyens n'annulait pas de facto les effets de la taxe carbone, mais procurait une redistribution d'argent des riches (qui avaient consommé beaucoup de pétrole, gaz, voir de charbon, mais surtout du pétrole dans leurs grosses voiture, ou d'énergie via les biens de consommation) vers les pauvres, qui compte tenu de leurs moyens avaient peu consommés.
Cela permettait d'inciter les gros consommateurs à réduire leur consommation (le but de la taxe carbone), car le solde de leur balance était négatif.
Tout à fait d'accord avec vous : la taxe carbone avait cette vertu supposée. Mais c'est plus complexe que cela : les riches s'en fichent de payer quelques centaines d'euros de plus, d'autant plus qu'ils peuvent investir dans des véhicules ou un chauffage décarboné. Le vrai problème, ceux sont les classes moyennes qui n'ont pas les moyens de changer leur mode de transport ou de chauffage et qui subiront la taxe carbone sans pouvoir réagir. On a vu d'ailleurs l'impopularité immédiate de cette taxe dès son annonce.
L'effet redistributif s'applique par contre aux populations pauvres. Mais pour quelle efficacité écologique? Ces populations ne changeront pas leur mode de vie pour quelques centaines d'euros. Il y avait, pour eux, autre chose à faire. Voir par exemple mon article A quoi peut servir le chéque vert?
Certes, l'idéal aurait été de ne pas redistribuer cet argent aux citoyens, mais de l'investir dans le rail et autres techno propres. C'est ce qui aurait été fait à terme (l'état ayant besoin d'argent, il aurait puisé dans cette caisse, comme il le fait d'habitude).
C'est bien pourquoi je préconise depuis trois ans que l'argent récolté dans le cadre de la fiscalité écologique ne soit absolument pas intégré au budget de l'Etat. Réinvestir cette argent dans les "techno propres" comme vous dites, étaient ce qu'il fallait faire. Les problèmes de dettes de l'Etat, des entreprises et des particuliers exacerbés depuis la crise, rendent cet investissement indispensable. C'est, là aussi, ce que je préconise depuis trois ans.
Or en voulant mieux que ce qui était prévus (ce qui est louable en soit), vous œuvrez à couler ce projet (ce qui est regrettable je trouve).
Merci de me rendre responsable du coulage de ce projet. Je ne culpabilise absolument pas !!. J'ai expliqué dans un article récent que la mort de la taxe carbone était prévisible car le projet était, par essence, intenable et inefficace.
Un peu comme pour les élections européennes, ou les partis Anti-Europe (PC, FN & co) on eu astucieusement le discours : oui à l'Europe, mais pas celle-là! : votez non. Du coup, la constitution n'est pas passée, mais au lieu d'un nouveau débat démocratique, permettant d'avoir mieux, on a eu un vote d'un projet réduit, moins bien que le premier (à mon avis), où les citoyens n'ont pas eu la parole.
Le mieux est l'ennemie du bien !. Se réjouir de l'abandon de la taxe carbone n'est pas une bonne chose je crois, surtout si vous souhaitez une taxation écologique !
Je ne me réjouis pas. Je regrette seulement l'inconséquence politique de notre personnel politique qui n'a pas de réflexions approfondies sur la question et lance des réformes à la va-vite qui ne tiennent pas la route. Le combat autour de la taxe carbone nous a fait perdre du temps car c'était une mauvaise solution. Elle était simpliste et cela a entretenu la paresse intellectuelle de tous ceux qui se sont laissé abuser par cette solution clé en main "y a qua faire la taxe cabone'. Les problèmes que nous rencontrons réclament des solutions à la fois réalistes et courageuses. Je ne suis pas absolument sûr que mes idées de contributions incitatives soient ces solutions mais je n'ai rencontré encore personne qui m'a démontré le contraire !!
Cordialement Rodrigue