Proposer une autre fiscalité environnementale que la taxe carbone
Qui supporte la différence ? EDF ?
Non, c'est le consommateur, par le biais de la contribution au service public de l'électricité (CSPE). Cette contribution recouvre à la fois le tarif social de l'électricité, la péréquation spatiale entre les zones urbaines et rurales et donc le surcoût lié à la production d'énergie éolienne et solaire. Cela représente environ 4,5 euros par mégawattheure sur la facture EDF.
Donc si la production d'énergie à partir de panneaux solaires ou d'éolienne explose, la facture des consommateurs va augmenter ?
Oui, l'énergie verte est un luxe. Sa production a un coût élevé que supporte au final le consommateur. C'est d'autant plus un luxe que la France n'a pas besoin d'énergie solaire, qui ne fonctionne que l'été, ou éolienne, mais de nouvelles centrales à gaz ou à charbon qui permettraient de supporter les pics de consommation pendant les périodes de grand froid comme nous en connaissons actuellement.
Cette politique de tarifs préférentiels est-elle efficace?
La production des éoliennes a bondi été multipliée par 20 en 6 ans, représentant aujourd'hui 4.000 mégawattheures, soit l'équivalent de production d'une centrale nucléaire. C'est beaucoup moins sensible pour le photovoltaïque qui ne représente que 1.000 mégawattheures.
La France va-t-elle atteindre l'objectif de 20% d'énergies renouvelables d'ici à 2020 ?
Cela ma paraît difficile. Les énergies renouvelables représentent aujourd'hui environ 13% de la production électrique française, dont 12% issus des centrales hydrauliques. Or il n'est plus possible de développer le parc hydraulique car il n'y a plus de sites pour construire des barrages. La production d'énergie solaire est trop aléatoire selon les saisons, et trop coûteuse. Quand aux éoliennes, leur implantation dans le paysage suscite de plus en plus d'oppositions. La solution sera de créer des sites d'éoliennes offshore, en mer. Mais la route est longue pour combler le retard d'ici 10 ans.