Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Twitter : @Rcoutouly

Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

Vidéos

 
Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 05:01

voiture-copie-1.jpg

 

Il y a quelques temps déjà, j'écrivais un article intitulé les trois pêchés de jeunesse de la fiscalité environnementale. Un certain Bergil me répond.  Voici son texte et mes réponses en bleu.


 
"Je ne suis pas d'accord avec vous : depuis 2008 la consommation d'énergie à diminuée sur la planète du fait de la crise. L'augmentation du prix du pétrole a entrainée une baisse en volume de sa consommation en Europe et aux US. En France le transport collectif explose. Le trafic automobile a diminué sur l'A7 pour la première fois (depuis les années 80?). Le budget des ménages n'étant pas extensible : si le prix du litre d'essence augmente alors il y a un moment où le ménage français doit acheter moins d'essence car son porte-monnaie est vide!. On trouve alors d'autres solutions qui nous semblaient impossible avant.
Or qu'est ce que l'augmentation du prix de l'essence sinon l'application d'une taxe carbone ? L'augmentation du prix du baril de 30 à 150$ en 10 ans ( de 1998 à 2008) représente une fantastique taxe carbone ("A chaque fois que le baril prend 50 dollars, le consommateur paye une taxe équivalent à 90 euros la tonne de CO2, mais… aux pays producteurs de pétrole" voir http://www.manicore.com/documentation/articles/Metro_taxe.html). Dommage que le court du baril ait ensuite plongé à 30$, mais il est "heureusement" remonté à 80$."

Je suis, moi, d'accord avec vous : la TIPP est en soi déjà une taxe carbone. Pourquoi alors vouloir créer une nouvelle taxe qui sera incomprise, qui a été immédiatement incomprise ! Si les promoteurs de la taxe carbone voulaient faire jouer à la fiscalité uniquement ce rôle là : il suffisait d'augmenter la TIPP, cela serait passer tout seul, sans impopularité, sans problème et, en plus, cela aurait réduit les déficits puisque la TIPP est aujourd'hui essentiel au budget de l'Etat

Le problème provient de la logique des créateurs de la taxe carbone (dont JM Jancovici qui semble votre gourou puisque vous citez régulièrement son site Manicore). Voici leur raisonnement : le problème c'est le dégagement de CO2, face à ce problème chimique (et anthropique) créons une taxe appuyée sur ce problème chimique : le dégagement de CO2. Belle idée ... totalement irréaliste ! La société n'est pas un laboratoire où on ouvre plus ou moins le robinet d'un serpentin pour changer la pression ou le taux de CO2. La société est un système complexe où la fiscalité est un outil de régulation au maniement délicat.



"Le but de la taxe carbone est de maintenir le prix du carburant (éviter les chutes) et de l'augmenter progressivement (sur 10 ou 20 ans au lieu de 6 mois) pour permettre aux citoyens de s'adapter. Mais surtout de ramener l'argent à l'état (à défaut à ses citoyens) français, et non à l'émire d'Arabie, du Kowait ou d'ailleurs.
Tant que la taxe carbone ne sera pas en place en France, seule les pays du golf persique l'encaisseront, tout seul. C'est aussi pour cela que le roi d'Arabie critiquait le GIEC à Copenhague : il ne voulait pas d'une concurrence sur la collecte de la manne pétrolière (tout ce qui va dans la poche des états occidentaux sur le prix de l'essence ne va pas dans la sienne !)."


Si le but de la taxe carbone serait d'éviter les chutes, cela n'aurait pas marché, puisque, du moins au début, la taxe carbone aurait été trop faible pour cela.

La taxe carbone contenait, en effet, dans sa conception, quelques bonnes idées, que vous citez : augmenter progressivement pour permettre aux citoyens et aux marchés de s'adapter, récupérer une partie de la manne pétrolière. Ces bonnes idées ont été conservé dans la méthode des contributions incitatives que j'ai créé, en essayant de gommer les défauts de la taxe carbone.

Parmi ses défauts : l'argent est rendu aux citoyens de manière indifférencié: je préfère leur rendre quand ils investissent dans le développement durable.

Partager cet article
Repost0

commentaires

B
<br /> Bonjour,<br /> Si je comprends bien votre réponse, ce que vous reprochez à la taxe Carbone, n'est pas tant la façon dont le gouvernement prévoyait de la prélever, que la façon dont il envisager de dépenser cet<br /> argent (en le redistribuant aux citoyens) qui vous pose problème. Sur tout votre site, les propositions que vous faites de "fiscalité écologique" visent à augmenter le prix de l'énergie fossile<br /> (non renouvelable et polluante) via différentes taxe (sur les transports, chauffage et autres), et avec cet argent, inciter les citoyens et/ou les collectivités à investir dans des énergies propres<br /> (renouvelables). Or, si je ne m'abuse, que l'on développe une taxe TIPP, taxe carbone, taxe sur l'automobile, les péages ou autre, cela revient toujours au final à prélever de l'argent sur le<br /> citoyen consommateur d'énergie fossile.<br /> Reste à savoir ce que l'on fait de cet argent après ! Je vous l'accorde, le redistribuer à tout le monde équitablement sans incitation à passer au renouvelable n'est pas l'idéale. Mais je trouve<br /> que ce n'est pas le pire non plus.<br /> Je ne suis pas sûr que l'abandon de la taxe carbone (même mal conçu) soit une bonne nouvelle pour les projets de "taxation écologique". Car compte tenu de la difficulté à mettre en place cet outils<br /> (et la faire accepter par les français), cela aurait été au moins un précédent pouvant faire école. Certes l'incitation au "vert" était absente, mais au moins nous avions l'incitation à consommer<br /> moins de "noir". Ce qui était déjà un début. Aujourd'hui, il faut bien reconnaitre que nous n'avons aucune fiscalité écologique, et que les quelques subventions à l'éolien et au photovoltaïque<br /> s'apprêtent à disparaitre, faute de moyens de financement.<br /> Cordialement,<br /> <br /> <br />
Répondre
R
<br /> <br /> Cet abandon est-il une bonne nouvelle? oui car ce système n'apportait rien de plus que la TIPP (sauf son élargissement) et était une catastrophe pour l'opinion, mais la politique choisie<br /> s'annonçait mauvaise depuis le début : les nouvelles sont donc mauvaises depuis trois ans, comme je l'avais annoncé à l'époque.<br /> <br /> <br /> Et si les quelques subventions disparaissent, c'est bien ... parce que nous n'avons pas de système incitatif cohérent sur le long terme : le système actuel sur le solaire est condamné car il<br /> s'agit encore une fois d'une dette contractée sur les vingt ans à venir. Et ce système incitatif, c'est justement l'objet des contributions incitatives !!<br /> <br /> <br /> <br />