Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Twitter : @Rcoutouly

Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

Vidéos

 
Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 06:34

demantelement.jpg

 

François Hollande  avait fixé le cap : la fermeture de la centrale de Fessenheim pendant son mandat et la réduction de 75% à 50% de la part de l'électricité d'origine nucléaire d'ici 2025. Au bout d'un an, l'objectif demeure mais le gouvernement n'arrive pas à avancer dans cette direction. Les résistances sont fortes,  les outils sont inopérants, le débat de la transition énergétique brouille le message. Les renouvelables n'arrivent pas à progresser. Comment redémarrer et lancer efficacement la transition?


Dans le nucléaire, EDF fait, de plus en plus clairement de la résistance en utilisant différentes tactiques. En laissant la CGT-énergie, son allié, occuper le terrain et refuser de rencontrer le délégué interministériel à la fermeture, M Rol-Tanguy, qui a bien du mal à pénétrer sur le site alsacien. En faisant, ensuite traîner en longueur le dossier Fessenheim. Le dossier technique va mettre au moins deux ans à sortir, son instruction par l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) en mettre trois de plus. En utilisant des contraintes "techniques", EDF va réussir à ruiner la promesse de campagne de Hollande! Un comble, quand on sait que l'Etat français possède 84% de l'actionnariat de l'entreprise publique!

Pourtant, son PDG, Henri Proglio montre de plus en plus publiquement son opposition: en demandant près d'un milliard par année perdue d'exploitation de la centrale alors que les électriciens allemands en exigent dix fois moins!

Cette exigence d'une indemnisation interroge: EDF exige de l'Etat qu'il compense une perte future d'exploitation pour une entreprise publique auquel la puissance publique a confié des missions d'intérêt général. Elle n'a donc pas, en principe, à chercher à faire du profit.

De plus, l'entreprise publique bénéficie depuis toujours du soutien de l'Etat qui garantit financièrement son activité nucléaire:

-en assurant son activité en cas d'incident ou d'accident nucléaire. EDF n'étant pas assuré en cas de problème, c'est l'Etat et le contribuable qui devront payer. L'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) estime que le coût d'un accident de type Fukushima pourrait nous coûter jusqu'à 430 milliards d'euros (soit le quart du PIB national).

-en garantissant le coût futur du démantèlement des centrales nucléaires: il est inconnu. Corinne Lepage l'estime à 150 milliards. Certains experts allemands parlent de 300 milliards pour un parc quatre fois moins important que le nôtre! Ce qui est certain, c'est que ces chantiers seront longs et très coûteux. Nous n'arrivons pas à démanteler la minuscule centrale de Brennilis en Bretagne (arrêtée en 1992) ou de Lubmin en ex-Allemagne de l'est (arrêtée en 1995).

-en finançant le stockage des déchets radioactifs. L'Agence Nationale pour la Gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) considère que le coût du seul centre industriel de stockage géologique de Bure  sera compris entre 14 et 36 milliards. Il faudra bien que l'Etat, le contribuable ou le consommateur en paient le prix!

 

Comment l'Etat peut retrouver son autorité sur ce dossier et engager le long et douloureux chemin qui doit mener vers la transition énergétique? Comment démarrer l'inévitable sortie du nucléaire pour les plus anciens réacteurs en service qui ont maintenant plus de trente ans d'exploitation? 

La France doit assumer les choix énergétiques des années Mitterrand (pendant lesquelles la majorité des centrales ont été construites). Nous allons donc en payer le prix dans les décennies à venir alors qu'il faut, dans le même temps, financer la transition vers les énergies renouvelables. EDF réclame une augmentation des tarifs réglementés car, devant les exigences de sûreté, le coût du kilowatt nucléaire ne peut qu'augmenter.

Mais cette augmentation des tarifs pour le consommateur ne garantit pas que l'entreprise publique fasse les efforts nécessaires. Pour permettre à EDF d'avancer vers les objectifs que lui fixe le gouvernement, nous proposons plutôt d'utiliser  la méthode des contributions incitatives.

De quoi s'agit-il? De créer une contribution sur la consommation d'électricité qui pourrait être, dans un premier temps, de 2 millièmes d'euros par kilowatt faisant passer le prix du kilowatt de 0,090 à 0,092 euro (avant impôts). Rappelons que le prix du kilowatt français est un des moins élevés d'Europe. Les Allemands paient plutôt leur kilowatt autour de 0,13 euros, ce qui leur permet de financer leur transition. Cela représente une augmentation moyenne de 10 centimes d'euros par an sur les factures des consommateurs.

A quoi servirait cette contribution? Elle viendrait s'ajouter à la coûteuse CSPE qui finance l'EDF depuis 2003 car elle avait l'obligation de racheter l'électricité du renouvelable à des tarifs réglementés. 

Mais son usage sera très différent: 

-la moitié (O,001 euros/kilowatt) viendra alimenter un fonds dédié au démantèlement des centrales et au stockage des déchets.

-l'autre moitié viendra alimenter un fonds personnel pour le consommateur. Celui-ci verra apparaître sur sa facture le total cumulé de son fonds.  Cet argent servira à financer les investissements dans le renouvelable. Il sera certes symbolique au début mais le sera de moins en moins au fur et à mesure des années et de l'accumulation de l'argent globalement récolté.

Le consommateur pourra l'utiliser pour acheter un équipement personnel (panneaux solaires, mini-éolienne, ...) pour sa maison ou au profit de la copropriété où il habite. Il pourra aussi décider d'acheter des parts d'une entreprise investissant dans les ENR. Il pourra aussi anticiper ses achats en fonction de l'évolution prévisible de son fond personnel, moyennant le paiement d'intérêts.

Cette contribution représente un investissement annuel total de prés de 400 millions d'euros, dont la moitié va être directement orienté vers le financement des ENR. C'est suffisant pour enclencher un cercle vertueux de relance des équipements ENR. La méthode sera beaucoup plus saine que celle du CSPE coûteuse et difficilement prévisible. Le fonds dédié au démantèlement permettra d'amorcer un processus irréversible. Elle mettra EDF devant ses responsabilités. L'entreprise publique  pourra utiliser cet argent uniquement pour le démantèlement des centrales et le stockage des déchets. Sa marge de manoeuvre sera donc contrainte par l'Etat sans la laisser augmenter ses tarifs et utiliser l'argent comme elle l'entend. Cette stratégie aura aussi l'avantage de préserver le principe des tarifs réglementés, laissant la possibilité à l'Etat de limiter la facture pour les citoyens consommateurs.

Cette contribution pourra augmenter dans les années à venir, en fonction des besoins, elle va permettre d'accroître progressivement les prix de l'énergie tout en donnant les moyens à la puissance publique de réaliser les investissements nécessaires à cette transition et de financer les coûts jusqu'à présents cachés ou ignorés de l'industrie nucléaire.

Avec la méthode des contributions incitatives, nous allons enfin disposer d'un outil fiscal et financier adapté à la transition énergétique. Car s'il y a un sujet insuffisamment abordé dans le débat sur cette transition, c'est bien celui de son financement.

Pour aller plus loin:   Comment financer et réussir la transition énergétique?


Partager cet article
Repost0
23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 08:12

photovoltaiqueecole.jpg

 

Les établissements scolaires du second degré sont des organismes publics disposant d'une autonomie financière. Or, ils sont de plus en plus en difficulté sur ce point: le gel des crédits de fonctionnement qui leur sont alloués contrarie leurs missions. Faisons des propositions pour les aider à s'en sortir.

Le principal poste de dépense d'un collège ou d'un lycée est celui des consommations d'eau, de gaz et d'électricité. La hausse des tarifs de ces consommables, depuis quelques années et dans les années à venir, réduit, de plus en plus, les crédits pédagogiques des établissements.

Or, un établissement scolaire possède un atout indéniable: celui de disposer de surfaces de toits importantes: on peut donc y implanter des panneaux solaires et, à terme, des micro-éoliennes.

Intéressons-nous au solaire photovoltaïque: ce secteur voit actuellement une baisse vertigineuse du prix des panneaux. Aujourd'hui, une installation de 20 m2 coûte moins de 10000 euros et produit 4500 kwh par an (en Provence), ce qui veut dire que le kwh ne coûte que 8 centimes, tout en étant garanti sans hausses pendant 25 ans (la durée de vie des panneaux). Or, le plein tarif d'EDF est actuellement de 13 centimes et on prévoit une augmentation moyenne de 6% par d'ici 2020.

Si on implante des panneaux solaires sur le toit d'un collège, on permet à cet établissement d'autoconsommer sa production et de la vendre pendant les week-ends et les vacances scolaires.

Les collectivités territoriales qui possèdent les bâtiments et attribuent les crédits de fonctionnement pourraient donc adopter la politique suivante:

Le conseil général (pour les collèges) ou le conseil régional (pour les lycées) propose la démarche suivante: si l'établissement l'accepte (par un vote de son conseil d'administration), il verra ses crédits de fonctionnement se réduire (en proportion du poids des dépenses d'électricité  qui peuvent atteindre près de 15% du budget de fonctionnement d'un établissement). En échange, la collectivité territoriale investira dans une installation photovoltaïque d'une taille suffisante pour correspondre à l'autoconsommation nécessaire à la vie de cet établissement, installation dont l'électricité et les revenus générés par la vente des surplus non consommés lui appartiennent.

Les avantages de ce "deal" entre établissements locales d'enseignement et collectivités territoriales sont nombreux.

Pour l'établissement, il sera assuré de ne plus voir, à l'avenir, les charges de "viabilisation" gonfler au détriment des crédits pédagogiques. Il s'assure des revenus complémentaires avec la vente de ses surplus.

Ces installations peuvent aussi participer à l'éducation au développement durable, d'une manière concrète, puisque les élèves et les professeurs pourront le travailler au sein de l'établissement.

 

Pour la collectivité territoriale, confrontée au gonflement continue des budgets de fonctionnement, la réduction de ces crédits sera compensée par des efforts d'investissement dans les installations solaires, mais ces investissements stabiliseront les dépenses d'électricité des établissements en procurant des revenus qui limiteront la pression sur les dépenses.

De plus, cette politique permettra à la collectivité de promouvoir son volontarisme en matière d'écologie concrète.

 

Conclusion: le basculement de la production d'énergies produites de manière centralisé dans des centrales vers les productions décentralisées par les acteurs de terrain (particulier, entreprise, établissement public) n'en est qu'à ses débuts. L'Allemagne possède une longueur d'avance sur ce point. En France, seuls les agriculteurs ont compris l'atout que représentent les toits de leurs hangars, il faut maintenant que les collectivités territoriales, propriétaires des établissements scolaires, comprennent l'usage qu'ils peuvent  faire de la superficie considérable de leurs toits. Dans une période de réduction de la dépense publique, cela peut constituer pour eux un atout à la fois en terme financier et en matière d'image. 

Pour aller plus loin sur cette question, je vous recommande la lecture des articles suivants:

Une école durable est-elle possible?

Pourquoi la crise économique continue et pourquoi nous ne la comprenons pas?

 

 

merci à Patrick Erard pour cet article. 

crédit photo: Philippe Duron

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 14:11

fukushima.jpg

 

Le coût réel de l'énergie électrique d'origine nucléaire est un sujet de débat difficile et qui prête  à controverse entre les pros et les anti. On a en effet bien du mal à inclure les coûts à long terme que représentent le stockage et le démantèlement des centrales en fin de vie.

On a pourtant maintenant une estimation précise des pertes engendrées par un accident nucléaire majeur, du type de Tchernobyl ou de Fukushima.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), que l'on ne peut soupçonner de sympathie antinucléaire, l'estime en effet à une fourchette comprise entre 120 et 430 milliards, soit, pour ce dernier chiffre, le quart du PIB annuel de la France. La fourchette haute correspond à un accident du type de Tchernobyl ou de Fukushima. Cette estimation tient compte du manque à gagner de la fermeture de la centrale, le coût des chantiers de décontamination, le coût pour l'image du pays, son tourisme et ses exportations agricoles, l'évacuation de 100 000 personnes.

A ma connaissance, après avoir lu la note de l'IRSN, il semble ne pas être tenu compte de l'éventuelle indemnisation des résidents proches (particuliers et entreprises) qui seraient en droit de demander réparation pour la perte sur le long terme de leurs biens proches de la centrale accidentée. Si des procès sur ces dommages étaient gagnés par les parties civiles, il ferait jurisprudence et ruinerait immédiatement les entités considérées comme responsables des dommages.

Dans ces conditions, on comprendra donc qu'aucune compagnie d'assurance ne se risquerait à assurer une centrale nucléaire. C'est donc l'Etat, et le contribuable, qui s'en chargeront. 

On pourra rétorquer  que les centrales françaises sont plus sûres que et moins exposées aux risques naturels. On notera d'ailleurs que 10 milliards d'euros de travaux vont d'ailleurs être lancés, améliorant la sûreté ... et le coût du kilowatt nucléaire.

Mais ces certitudes se heurtent à une implacable réalité: le parc nucléaire français vieillit, arrive en fin de vie et va être pourtant prolongé, faute d'avoir su anticiper la nécessaire transition énergétique.  La probabilité du déclenchement d'un accident important augmente donc mécaniquement.

Ce chiffre mérite donc qu'on le retienne et qu'on en fasse la publicité. Il est d'ailleurs à noter que Jean-Marie Jancovici, pourtant habituellement friand de chiffres, a, pour l'instant, oublié d'en parler sur son site Manicore, lui qui est prompt à diffuser les chiffres minorant l'efficacité des énergies renouvelables.

Conclusion: Si on tient compte uniquement du coût au kilowatt effectif, comprenant l'installation et la maintenance, l'éolien terrestre a maintenant rattrapé le nucléaire. Si on s'intéresse au coût réel, l'éolien est largement moins cher. Rappelons qu'un exploitant éolien paie une assurance sur ses machines. Les avantages du nucléaire sont de moins en moins évidents: en réalité, il n'en reste objectivement plus qu'un : la lutte contre le réchauffement climatique. 



Partager cet article
Repost0
18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 09:18

mini-eolienne.jpg

 

Analyse d'un phénomène qui relève l'incapacité des pouvoirs publics français à produire des politiques publiques incitatrices saines et efficaces .

 

L'arnaque du petit éolien

Depuis le printemps dernier, le marché du petit éolien a explosé. Les entreprises font du démarchage à domicile et commercialisent des éoliennes de pignon d'une puissance nominale de quelques kw.

Pourtant, l'Association Française des Professionnels du Petit Eolien (AFPPE) tire la sonnette d'alarme: de nombreux commerciaux vendent littéralement "du vent". 

Ils annoncent des rendements fantaisistes, ne proposent pas d'étude de vent préalable pour vérifier que le site convient et produira suffisamment pour rendre le projet d'éolienne rentable.

Ils passent sous silence les risques pour la solidité de l'édifice car les éoliennes de pignon, mal conçues et installées, représentent un vrai danger pour les murs d'une maison. Les vibrations détruisent à la longue les joints de maçonnerie horizontales. Ils négligent les nuisances sonores engendrées par l'installation de ce matériel sur un lieu de vie.

Les prévisions sont trop optimistes: une éolienne, pour être efficace, doit disposer d'espaces dégagés pour profiter de vents réguliers. 

En zone urbaine dense, au ras des toits, les turbulences provoquées diminuent fortement le rendement de ces petites éoliennes. De nombreux particuliers se retrouvent avec des machines, qu'ils ont payées très chers, et découvrent ensuite que le rendement est si faible qu'ils ne pourront jamais rembourser leur investissement!

Comment expliquer ce phénomène et ces échecs? 

Confrontés à l'augmentation des prix de l'énergie, de nombreux ménages ont cru, un peu vite, devenir autonomes et produire eux-même leur électricité. La baisse des tarifs de rachat de l'électricité photovoltaïque a renforcé l'engouement pour ce concept de mini-éolienne urbaine.

Les inquiétudes d'une partie de la population péri-urbaine, la méconnaissance des mécanismes et des lois de l'éolien se sont conjugués pour faire naître un marché qui a trouvé son épanouissement dans les lotissements à la périphérie des grandes villes.

Mais ce qui a favorisé aussi ce phénomène, c'est l'existence du crédit d'impôt qui permet de financer jusqu'à 40% de l'installation. Cette mesure permet aux commerciaux peu scrupuleux de vanter un produit qui va "permettre de ne plus payer d'impôts".

 Elle permet surtout de gonfler les prix: une petite éolienne de pignon est commercialisée 12 000 à 15 000 euros alors qu'elle est achetée 1000 euros par le revendeur qui va la chercher en Chine!

C'est une belle plus-value qui se fait aux dépens de l'Etat -et donc du contribuable- les bénéfices de l'entreprise se faisant grâce à une réduction d'impôts ! Comme je l'avais montré dans un autre article, ce type de mesures fiscales environnementales a des effets pervers qui trahissent la cause des politiques environnementales qu'elles sont censées défendre!

D'une manière générale, ces matériels sont vendus à des tarifs qui restent exorbitants. L'auto fabrication d'une éolienne de 3 mètres de diamètre avec son mât de 30 m a eu un prix de revient de 3000 euros de matériaux. Une installation similaire par un professionnel peut être facturée 30 000 à 50 000 euros !

Faut-il abandonner le petit éolien?

Ces arnaques et ces politiques inappropriées risquent de décrédibiliser durablement le petit éolien. Or, celui-ci a des atouts : il permet de compléter la production locale d'énergie électrique et représentera, à terme, un des outils de production au sein des réseaux locaux  que constituera l'internet de l'énergie, aux côtés des centrales à cogénérations et des panneaux solaires. 

Les petites éoliennes vont permettre de fournir de l'électricité la nuit et participeront à la recharge des batteries des voitures hybrides rechargeables de demain.

Mais il faudra, pour cela, que leur prix de revient baisse fortement, que les machines gagnent en rendement et en confort, que les techniques d'installation s'améliorent, et que les procédures administratives se simplifient comme le réclame l'AFPPE. 

Le petit éolien est une technologie nouvelle qui n'a pas besoin de charlatans et de montage financier fantaisistes qui décrédibilisent la filière et la profession. Il faudra aussi cesser ces politiques incitatives basées sur le crédit d'impôt qui vont pervertir la volonté initiale. Il faut préférer la prime à l'investissement au crédit d'impôt.

Sur cette question, je recommande aussi la lecture de l'article de bastamag d'où est extrait la photo qui illustre l'article.



 

Partager cet article
Repost0
18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 16:09

batho.jpg

 

Le 30 octobre, le Sénat rejetait la  loi relative à la transition vers un système énergétique sobre, loi instaurant une tarification progressive de l'énergie. Même si la loi sera probablement adoptée en seconde lecture par l'assemblée nationale, cette loi mérite un examen critique.

 

Certes, les socialistes en général, et François Brottes, le rapporteur de la loi, en particulier, ont le mérite de s'attaquer enfin aux tarifs de l'énergie. Le principe d'une tarification progressive est louable et souhaitable.

Mais le résultat est une véritable usine à gaz qui n'a pas de lisibilité pour les consommateurs. Les critiques se sont focalisées sur cette complexité et sur le risque de rupture d'égalité devant l'accès à l'énergie.

En réalité, les concepteurs de la loi ont tellement voulu rendre cette loi égalitaire que la prise en compte de multiples paramètres l'a rendu incompréhensible: nombre d'habitants du foyer, zone géographique, mode de chauffage, compensation pour les locataires avec report sur les propriétaires, tarif social étendu. On s'y perd et on se demande comment l'Etat va arriver à atteindre un autre objectif de la loi: équilibrer les bonus et malus pour que cela ne coûte rien aux contribuables !

Il y avait une autre solution plus simple, plus  lisible, plus juste et plus efficace: les contributions incitatives permettant d'aller vers la transition énergétique.

On trouvera une description détaillée de ce mécanisme dans un autre article. Résumons les principes de cette démarche alternative:

Pour l'eau, le gaz et l'électricité, les premières unités sont gratuites puis elles augmentent progressivement. 

Mais ce surplus n'est pas élevé, il consiste à rajouter quelques centimes (ou dizaine de centimes d'euros) par unité (kw ou m3). Cette taxation permet d'une part de financer les premières unités gratuites, d'autre part de financer des investissements permettant d'améliorer l'efficacité énergétique et la sobriété des logements. 

La même démarche s'applique à la taxe d'habitation : une petite contribution proportionnelle à la consommation énergétique est appliquée. Sa récolte est utilisée, là encore, pour financer des investissements dans la transition énergétique.

Les contributions incitatives demandées sont trés faibles mais leur progression est prévue par loi et connue sur une décennie. les consommateurs et les propriétaires sont donc parfaitement au courant de leur situation et de son évolution.

L'argent récoltée l'année N est réinvesti l'année N+1. Bien entendu, les aides à l'investissement sont proportionnelles aux revenus du bénéficiaire. 

Cette démarche est plus simple et plus adaptée. Il est dommage que les concepteurs de loi n'aient pas su trouver des solutions plus commodes et facilitant la transition. 


 

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 08:26

j-rifkin.jpg

 

Jeremy Rifkin décrit dans ses ouvrages un avenir prometteur où la transition énergétique serait assumée par une décentralisation de la production. Chaque entreprise, chaque bâtiment, chaque immeuble deviendrait producteur d'électricité.  Son dernier ouvrage, paru en français en 2012, la troisième révolution industrielle, est intéressant même si le lecteur reste sur sa faim car Jeremy Rifkin décrit peu d'exemples concrets de cet"internet energy".

 

Le lecteur intéressé trouvera, sur le  site d'innovation politique/fiscalité environnementale de nombreux exemples concrets de la mise en place de cette généralisation des réseaux intelligents.  

Comment nous allons  capter toutes les énergies? pourquoi nous allons installer des microcentrales énergétiques partout? Expliquer la présence  de micro-éoliennes partout, pourquoi nous devons  conquérir nos toits !

Le lecteur y trouvera des explications sur l'augmentation de la production d'électricité renouvelable sur les sites hydroélectriques. Il découvrira que  la méthanation est une stratégie industrielle pour préparer l'avenir. Il apprendra comment lutter contre les catastrophes climatiques en produisant de l'énergie. Il verra comment installer  des mini-éoliennes dans les copropriétés. Il comprendra  comment stocker les énergies renouvelables?

 

 

Mais surtout le lecteur découvrira une  description d'un mécanisme de contributions permettant de financer la transition énergétique. Car c'est la faiblesse du scénario imaginé par Jeremy Rifkin: il manque le levier indispensable pour lancer un processus séduisant mais qui réclame de lourds investissements. Il en est de même pour le scénario similaire Négawatt. c'est la question cruciale aujourd'hui:  Comment financer les énergies renouvelables?

Seule une fiscalité intelligente peut constituer ce levier déclenchant la troisième révolution industrielle. 

Partager cet article
Repost0
14 octobre 2012 7 14 /10 /octobre /2012 10:18

cogeneration2.jpg

 

La question énergétique est cruciale. Depuis l'invention de la machine à vapeur, l'Humanité a construit son développement autour d'énergies capables de remplacer la force animale. On estime aujourd'hui qu'une personne, d'un pays développé, possède des machines qui fournissent l'énergie que développerait le travail d'une centaine d'esclaves. Or, l'essentiel de cette énergie est fourni par des combustibles fossiles en cours de disparition.

Aussi, économiquement, l'enjeu est énorme. Il faut sortir de ce système rapidement si nous ne voulons pas nous écrouler. Comment alors réussir la transition?

 

Nous savons qu'il faudra, à la fois, être plus sobre, améliorer l'efficacité  énergétique et développer les renouvelables. Mais, concrètement comment s'y prendre? Les experts se heurtent au mur des chiffres : les besoins et les investissements sont énormes. Les méthodologies proposées sont sommaires.

Proposons une autre façon de procéder.

 

1-Pour la liberté de l'énergie:

Les systèmes énergétiques utilisés actuellement consistent à produire de l'énergie dans des centrales (raffinerie, centrale nucléaire ou à  gaz). Les producteurs vendent ensuite cette énergie.

Or, aujourd'hui, nous pouvons produire de l'énergie localement. Chaque toit, jardin, chaque exploitation agricole peut devenir producteur d'électricité.

Pourtant, les réglementations en vigueur nous imposent de vendre cette électricité. Nous disposons d'un certain nombre de libertés (liberté de déplacement, d'expression, ...) qui assure l'efficacité des sociétés démocratiques. Pourquoi alors, ne disposons-nous pas de la liberté de produire nous-même et de vendre notre propre énergie? Puisque la question énergétique devient cruciale, il faut permettre à chaque acteur de terrain de s'en emparer. 

Les systèmes centralisés monopolistiques actuels de production et de distribution sont inadaptés : ils sont lourds, coûteux, fragiles du point de vue de la sécurité; ils déresponsabilisent les consommateurs et favorisent les gaspillages et les pertes en ligne.

 

Face à une énergie qui va devenir de plus en plus chère, il faut que chacun dispose et puisse utiliser sa liberté énergétique.

 

2-Responsabiliser les acteurs locaux:

En matière d'électricité, chaque acteur local doit pouvoir agir par lui-même. Nous entendons  par acteur local, soit le propriétaire d'une maison, soit une copropriété, soit une entreprise (ou une administration) disposant de locaux qui lui sont propres.

Chacun doit essayer de produire localement ce qu'il peut, utiliser à son profit sa production, revendre ses surplus quand il en dispose, et utiliser le réseau quand il est en déficit.

De cette manière, on délocalise et démultiplie la résolution de l'énorme problème de la transition énergétique, cela ne sera plus seulement le problème des pouvoirs publics et de grands groupes industriels qui devront réaliser d'énormes infrastructures. On responsabilise chaque acteur qui peut affronter, à son niveau, le problème du coût de ses besoins énergétiques. 

Cette démarche va permettre à chacun d'aborder le problème globalement, en travaillant à la fois la sobriété, l'efficacité et les renouvelables. Si je dispose de ma propre production dont je vais pouvoir vendre les surplus, alors j'ai intérêt à être plus sobre pour vendre davantage.

Cette stratégie globale réclame des prix de l'énergie élevés, ce qui adviendra de toute manière devant la raréfaction des ressources, et des prix prévisibles et prévus sur le long terme pour que chaque acteur local puisse s'engager en connaissance de cause. La fiscalité va jouer un rôle essentiel dans ce domaine. Elle va permettre de relever le "signal-prix" significativement et progressivement. 

Les grandes entreprises productrices de pétrole ou d'électricité vont devoir progressivement revoir leur stratégie: il ne s'agira plus uniquement de produire mais aussi de proposer des prestations permettant à chacun de devenir son propre producteur.

Si les prix de l'énergie évoluent de cette manière, on permet aux acteurs -les grandes entreprises comme les ménages- de faire des choix rationnels. Si on laisse faire le marché, chacun subit la loi de l'offre et de la demande, et, l'énergie étant cruciale, on court à la catastrophe!

 

 

3-Les capteurs:

Dès lors, chaque maison, immeuble ou bâtiment abritant une entreprise ou une administration va devoir être valorisé en utilisant au maximum ses potentialités.

Une activité agricole dégage du méthane? Il faut impérativement le récupérer et l'utiliser. Un toit ou un mur est orienté au sud? Il faut y installer des capteurs solaires produisant de l'électricité ou de l'eau chaude. On dispose de place sur un toit ou sur un mât pour installer une micro-éolienne? On le fait.

L'objectif de chaque acteur local est d'équilibrer sa consommation globale et sa production locale. Bien entendu, la majorité des acteurs n'y arriveront pas, mais chaque avancée dans cette direction va diminuer l'effort collectif demandé à la nation et aux grands producteurs et diminuer la facture de tous.

On adaptera les objectifs à la densité: une maison individuelle ou un entrepôt doit pouvoir produire la totalité de sa production, un immeuble de deux étages, la moitié, de quatre étages, le quart.

 

4-La gestion locale de l'énergie:

Chaque acteur local aura tout intérêt à travailler la question de l'énergie d'une manière locale. A terme, chacun (maison, copropriété, entreprise) va donc s'équiper d'une microcentrale électrique qui va remplacer nos anciennes chaudières. Ces centrales à cogénération produisent de la chaleur d'une manière classique avec un combustible mais récupèrent aussi l'eau chaude de capteurs thermiques, recyclent les surplus du réseau, produisent de l'électricité avec ces surplus. 

Ces centrales vont donc gérer l'énergie d'une manière globale du point de vue électrique et du point de vue de la chaleur. En permanence, elles vont s'adapter au vent, au soleil, aux besoins de chaleurs ou d'électricité pour utiliser le moins possible d'électricité du réseau et de combustible (gaz ou bois), et pour transformer les surplus en électricité commercialisable.

Cette régulation locale va diminuer fortement les consommations de chacun et donc les consommations globales de chaque pays.

 

5-Produire localement du gaz:

Les hydrocarbures vont rester nécessaires pour deux raisons : leur puissance à l'unité de poids et leur capacité de stockage. Or, nous savons produire du gaz naturel grâce à la technologie de méthanation. Cette technique complexe en soi, mais qui ne demande pas d'énormes infrastructures, va pouvoir être utilisé pendant les périodes où la production locale du réseau électrique est supérieure à la consommation (par exemple, quand le vent est important la nuit: les éoliennes vont produire davantage que la consommation) 

Ces centrales vont se développer au fur et à mesure que les acteurs locaux vont être capables de produire une part croissante de leurs besoins énergétiques. Elles vont permettre de réguler localement le réseau : fonctionnant sur le même principe que les centrales à cogénération, elles vont produire ponctuellement l'électricité supplémentaire nécessaire mais elles vont surtout produire le carburant sous forme de gaz qui va progressivement remplacer notre essence fossile en cours de disparition. 

Certes la technique de méthanation a un faible  rendement énergétique mais elle va permettre de réguler la production électrique et de produire du gaz.

 

Les centrales à méthanation vont être complétées, quand la topographie le permettra, par des installations locales de pompage-turbinage qui vont réguler -eux aussi- le réseau électrique. 

Nous allons  passer d'une gestion lourde et nationale de l'énergie à une gestion décentralisée au niveau des pouvoirs publics locaux et des acteurs de terrain. Ce système peut être comparé à l'internet: on est passé d'ordinateurs centraux lourds à une multitude de serveurs et d'ordinateurs pour une efficacité démultipliée, pour une production d'informations beaucoup plus importantes. Nous passerons de centrales énergétiques lourdes et peu efficaces à une multitude de microcentrales produisant bien davantage.

Il s'agira d'une amélioration significative de l'autonomie et des libertés : la liberté énergétique. 

 

6-Comment concrètement agir?

Ce que nous venons de décrire va se mettre progressivement en place sur une quarantaine d'années. Pendant ce  temps, les centrales classiques  vont continuer à produire de l'électricité, les grandes éoliennes vont continuer à se développer ainsi que d'autres technologies.

Les centrales à énergies fossiles (charbon, gaz, nucléaire) existantes vont continuer et s'arrêter au fur et à mesure.

Mais pour permettre de responsabiliser les acteurs locaux, il faudra:

-donner davantage de prérogatives en matière énergétique aux pouvoirs publics locaux et aussi aux copropriétés

-supprimer les systèmes actuels de subvention basés sur les exonérations fiscales qui cumulent les défauts

-par la fiscalité,  assurer une augmentation connue et prévisible des tarifs des énergies d'origine fossile, connue sur une décennie au moins

-récupérer la totalité de cet argent et l'affecter aux investissements nécessaires pour assurer cette transition

-noter chaque bâtiment en fonction non seulement de sa consommation énergétique mais aussi de sa production, chercher un ratio de 1 (équilibre entre les deux), un ratio de 0,5 pou un bâtiment de 2 étages, etc...

-faire évoluer progressivement la fiscalité des bâtiments (foncier bâti) en fonction de ce ratio. 

 

En matière de transition énergétique, les propositions des experts et des partis politiques sont, pour l'instant, bien timides. Cela provient d'une vision centralisée et planifiée des questions énergétiques: pendant longtemps, l'énergie a été un thème réservé au commissariat au plan et aux hauts fonctionnaires. 

Aujourd'hui, il faut que l'énergie devienne une question citoyenne. Les ménages comme les entreprises doivent pouvoir s'en emparer. La question de l'Energie réclame l'énergie de tous.

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 10:45

schistes.jpg

 

Le développement du gaz de schistes aux Etats-Unis, la fièvre économique et les convoitises autour de cette "nouvelle" ressource attise les appétits dans le monde économique. Pour les écologistes, la colère gronde et les inquiétudes sont bien réelles.

L'essor du gaz de schistes bouscule les convictions écologistes. Alors que l'augmentation progressive mais inéluctable des prix du pétrole semblait leur donner raison sur l'irrésistible disparition des énergies fossiles, l'apparition de cette nouvelle ressource relance la fièvre des hydrocarbures, prolonge leur légitimité et déconstruit la peur de la pénurie.

 

Encore une fois, l'Humanité trouve  des solutions. La Science et l'Industrie viennent, comme des chevaliers blancs, sauver nos sociétés urbanisées  et ses gourmands moteurs à explosion. Le prix du gaz va baisser, l'économie va pouvoir repartir.

On peut s'en réjouir mais on peut aussi être légitimement inquiet des conséquences de ce boom à venir, de cet implacable développement: le besoin d'argent des particuliers, des entreprises et des Etats viendra à bout de la résistance de quelques résistants "illuminés". Le profit mène la politique et déteint sur les individus, il emporte tout !

 

Quelles conséquences pour le gaz de schistes ? On ne va ici ni les exagérer, ou, au contraire, les minorer. Notons simplement que, une fois encore, le coût écologique de ces exploitations et leurs conséquences économiques à moyen et à long terme vont être purement simplement oublié du bilan économique.

Le gaz de schistes sera rentable car on n'aura pas tenu compte des dégâts que son exploitation va engendrer sur les territoires et les habitants. Et quand les dégâts seront visibles, les exploitants seront loin et ne pourront plus être attaqués. Faisons donc alors une simple proposition : taxons les profits des entreprises gazières à la source, "à priori" à la "sortie des puits" pour que les Etats mettent de côté cet argent et provisionne par avance des fonds susceptibles de couvrir les dégâts prévisibles.

 

Mais le plus dangereux est ailleurs. Le gaz de schiste donne l'illusion que la folie des hydrocarbures peut repartir. Elle repousse l'indispensable transition énergétique qui combinerait sobriété, efficacité et renouvelable. Or, les réserves de gaz de schistes n'auront, selon les régions du monde, qu'une durée de vie de quelques années ou de quelques décennies.

Elles risquent donc de prolonger nos consommations irréfléchies et notre cécité confortable. Pourtant le gaz de schiste peut constituer le répit indispensable pour se préparer à cette transition.

Il peut constituer le socle sur lequel - par une taxation intelligente- nous puissions nous appuyer pour constituer les fonds d'investissements nécessaires aux équipements de la transition.

Le gaz de schiste  est un répit, une inexorable parenthèse sur la pente de la pénurie finale d'hydrocarbures. Faisons-en une chance nouvelle de construire une utilisation durable de notre potentiel énergétique.

Sur ce sujet, je recommande la lecture de l'article, particulièrement documentée, d'Olivier Guy: There will be gas!

Partager cet article
Repost0
13 août 2012 1 13 /08 /août /2012 08:52

fissure-nucleaire.jpg

 

Les informations en provenance de Belgique concernant les fissures sur les centrales nucléaires belges méritent quelques éléments d'analyse.

 

Tout d'abord, il faut savoir qu'il est très difficile d'intervenir efficacement à l'intérieur de la cuve d'un réacteur nucléaire puisqu'aucun humain ne peut s'y rendre. D'autre part, il faut être conscient que ces inquiétudes risquent de se multiplier car les centrales nucléaires en Europe ont bien souvent été construite dans les décennies 80-90, elles sont donc en fin de vie. Fin de vie qui risque de se prolonger car la crise et les difficultés à mettre en place une transition énergétique efficiente vont pousser les gouvernements européens à maintenir en activité leurs réacteurs le plus longtemps possible.

 

Or, dans le même temps, Fukushima est passé par là, la culture de la sécurité et le principe de précaution se développent. Les citoyens et l'opinion publique vont donc exiger -à juste titre- que la sécurité des centrales soient renforcée. Cela va coûter très, très cher!

Jean-Marie Jancovici défenseur inébranlable du nucléaire répète partout qu'un kwatt installé pour un réacteur EPR coûte 4000 euros et dure 60 ans. Dans un monde idéal, sans Fukushima, où les opinions publiques font l'autruche, la tête dans le sable, peut-être, mais dans le nôtre?

Aujourd'hui, les opinions publiques sont matures et le coût du nucléaire va continuer de grimper ! 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 11:54

gel-prix-essence.jpg

 

Depuis le début de l'été, avec la ferme remontée des prix à la pompe, la promesse électorale de François Hollande de geler les prix de l'essence pendant quelques mois ne cesse de remonter à la surface de l'actualité.

La majorité des Français sait que cette promesse électorale est une fantaisie. Dans nos économies déréglementées, un Etat n'a plus le pouvoir de fixer et de bloquer les prix. Certes, les profits des multinationales pétrolières sont tellement importants qu'ils pourraient payer pendant quelques mois mais les règles du marché reprendront vite leurs droits.

 

L'important dans cette question du prix de l'essence est ailleurs. Avec notre périurbanisation à outrance, une partie des Français dépend tellement de sa voiture que les budgets essence explose. L'illusion d'un pétrole à bas prix s'éloigne inexorablement. Le "peak oil" est là, les exploitants doivent aller chercher des hydrocarbures de plus en plus loin et cela coûte de plus en plus cher.

Il faut donc faire le deuil du pétrole à bas prix. Il faut que les particuliers et les entreprises  cherchent rapidement des issues pour limiter leur dépendance. Il faut mettre en place des stratégies de sevrage qui passeront par des solutions différentes : co-voiturage, transport en commun, flotte électrique d'entreprise, ...

Pour cela, nous n'avons pas besoin d'un prix à la pompe limité mais, bien au contraire, d'un prix à la pompe fort, de plus en plus fort, qui anticipe sur l'évolution des prix du marché. Et pour faciliter cette transition, il faut que la fiscalité sur les hydrocarbures augmente. Pas de manière brutale, mais d'une façon progressive et connue pour permettre aux acteurs économiques et institutionnelles de prendre des décisions rationnelles. L'argent de ces augmentations fiscales doit servir uniquement à financer la transition vers des usages moins consommateur d'hydrocarbures.

 

Il faut donc renverser le fantasme du bloçage des prix et celui de la "taxation" néfaste. Nous avons au contraire besoin d'une politique volontariste qui permette de sortir de l'impasse ruineux de notre économie basée exclusivement sur le pétrole.

Partager cet article
Repost0