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Il faut demander plus à l'impôt

et moins aux contribuables

 

Alphonse Allais

 

Outil fiscal

Les contributions incitatives sont des micro-taxes payées sur les activités polluantes. L'argent récolté permet aux plus démunies d'investir dans les transitions écologiques et énergétiques. 

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Un résumé de la pensée de l'auteur sur la crise écologique 
1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 10:45

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Le développement du gaz de schistes aux Etats-Unis, la fièvre économique et les convoitises autour de cette "nouvelle" ressource attise les appétits dans le monde économique. Pour les écologistes, la colère gronde et les inquiétudes sont bien réelles.

L'essor du gaz de schistes bouscule les convictions écologistes. Alors que l'augmentation progressive mais inéluctable des prix du pétrole semblait leur donner raison sur l'irrésistible disparition des énergies fossiles, l'apparition de cette nouvelle ressource relance la fièvre des hydrocarbures, prolonge leur légitimité et déconstruit la peur de la pénurie.

 

Encore une fois, l'Humanité trouve  des solutions. La Science et l'Industrie viennent, comme des chevaliers blancs, sauver nos sociétés urbanisées  et ses gourmands moteurs à explosion. Le prix du gaz va baisser, l'économie va pouvoir repartir.

On peut s'en réjouir mais on peut aussi être légitimement inquiet des conséquences de ce boom à venir, de cet implacable développement: le besoin d'argent des particuliers, des entreprises et des Etats viendra à bout de la résistance de quelques résistants "illuminés". Le profit mène la politique et déteint sur les individus, il emporte tout !

 

Quelles conséquences pour le gaz de schistes ? On ne va ici ni les exagérer, ou, au contraire, les minorer. Notons simplement que, une fois encore, le coût écologique de ces exploitations et leurs conséquences économiques à moyen et à long terme vont être purement simplement oublié du bilan économique.

Le gaz de schistes sera rentable car on n'aura pas tenu compte des dégâts que son exploitation va engendrer sur les territoires et les habitants. Et quand les dégâts seront visibles, les exploitants seront loin et ne pourront plus être attaqués. Faisons donc alors une simple proposition : taxons les profits des entreprises gazières à la source, "à priori" à la "sortie des puits" pour que les Etats mettent de côté cet argent et provisionne par avance des fonds susceptibles de couvrir les dégâts prévisibles.

 

Mais le plus dangereux est ailleurs. Le gaz de schiste donne l'illusion que la folie des hydrocarbures peut repartir. Elle repousse l'indispensable transition énergétique qui combinerait sobriété, efficacité et renouvelable. Or, les réserves de gaz de schistes n'auront, selon les régions du monde, qu'une durée de vie de quelques années ou de quelques décennies.

Elles risquent donc de prolonger nos consommations irréfléchies et notre cécité confortable. Pourtant le gaz de schiste peut constituer le répit indispensable pour se préparer à cette transition.

Il peut constituer le socle sur lequel - par une taxation intelligente- nous puissions nous appuyer pour constituer les fonds d'investissements nécessaires aux équipements de la transition.

Le gaz de schiste  est un répit, une inexorable parenthèse sur la pente de la pénurie finale d'hydrocarbures. Faisons-en une chance nouvelle de construire une utilisation durable de notre potentiel énergétique.

Sur ce sujet, je recommande la lecture de l'article, particulièrement documentée, d'Olivier Guy: There will be gas!

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commentaires

D
J'avais bien compris que le "désaccord" ne tenait qu'à la posture que vous qualifiez de "fatalisme", mais pour aller droit au but, j'ai pris ce raccourci un peu trop rapide.Même si je crains fort<br /> comme vous que ce combat ne soit perdu d'avance, je l'ai d'ailleurs clairement exprimé sur mon blog, je ne désespère pas encore, tant les dangers sont grand, il faut essayer d'éveiller les esprits,<br /> et je m'y emploi comme je peux.<br /> Vos réflexions me sont toujours une aide.
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D
Bonjour,<br /> Voilà pour une fois un point de vue sur lequel je suis en désaccord avec vous, tout au moins en ce qui concerne la conclusion que vous apportez à cette situation.<br /> Lorsque vous dites "Pourtant le gaz de schiste peut constituer le répit indispensable pour se préparer à cette transition", je crois au contraire que ce serait bien le pire scénario, les<br /> investissements ne seraient pas fais au bon endroit.<br /> Les ENR et les investissement nécessaires pour réduire nos consommations, doivent retenir toute notre attention, et tous nos moyens, dès maintenant, repousser encore cette échéance inéluctable<br /> serait une erreur.<br /> Réduisons, économisons, apprenons à nous passer de superflu, pas dans vingt ou cinquante ans, maintenant.<br /> J'ai lu l'article d'Olivier Guy, et j'ai lu le témoignage dont il fait mention au travers du lien dans cet article intitulé : "certains rabats joie" c'est éloquent, et suffisamment convainquant à<br /> mes yeux, pour proscrire à tout jamais l'exploitation de ce type, et probablement tous types d'exploitations.
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R
<br /> <br /> Merci Daniel pour ce commentaire qui ne révèle pas un désaccord sur le fond mais plutôt l'insuffisance de mes propos.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je ne pense pas du bien des méfaits de l'exploitation du gaz de schistes et je m'inquiète moi aussi de son déclanchement. <br /> <br /> <br /> Malheureusement, je suis assez fataliste sur ce point: je ne crois pas à la lutte du pot de terre écologiste contre le pot de fer des gaziers: il y a trop de convoitises et d'argent dans un<br /> contexte de pénurie de la ressource pour espèrer nous voir gagner ce combat. Je préfère donc me concentrer sur la suite : la transition me semble bien mal engagé et le gaz de schistes n'arrange<br /> pas les choses.<br /> <br /> <br /> je préfère voir loin et engager le combat sur le longue terme. Ma position est très discutable, j'en conviens mais je cherche toujours le pragmatisme et les solutions qui pourraient fonctionner<br /> au détriment parfois de l'éthique, <br /> <br /> <br /> au plaisir de vous lire,<br /> <br /> <br /> <br />